15 % de toxicomanes parmi les anciens sportifs intensifs»
Après le décès de Frank Vandenbroucke, le docteur William Lowenstein, spécialiste en toxicomanie au centre Monte-Cristo de Boulogne-Billancourt, s'interroge sur les causes réelles du drame. Et regrette que la santé des sportifs de haut niveau soit si mal prise en compte.
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À propos de Vandenbroucke, on évoque un « Pantani du Nord »…
Vous pouvez même dire un Pantani des pavés du Nord. Mais, plus sérieusement, c'est vrai que les deux trajectoires se ressemblent : accumulation des facteurs de risque, échec sportif, dépression, abus toxicomaniaque. Le père et la mère de Frank Vandenbroucke ont déclaré s'attendre à une issue fatale, et il n'y a eu personne pour aider ce garçon.![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjv5dgircIrSHLWxdfAH1-8kkE6kqeBYBKOyx9dF1MeMxsZ10Yg_N5vVPeflBkQE6-DT63KBtqQ6hJ7tzFZ_1y6gQdvEDhXjUQHDApNTURig23NSHB_H2w-1tv2MbMUCAy7X1uuTGlUXDc/s320/Sport-etudes.jpg)
Combien de morts comme celle de Pantani ou de Vandenbroucke faudra-t-il pour réformer un système qui se marche sur la tête ? Vous avez vu que toutes les fédérations internationales ont signé le code mondial antidopage de l'AMA, et pourtant les sportifs continuent à basculer. Aucune médaille ne vaut une vie. La limite des organisations comme l'AMA ou l'AFLD en France, c'est qu'elles se fondent sur le dépistage de la tricherie au nom de l'éthique sportive. C'est une « maladie » professionnelle très particulière, très complexe que celle du compétiteur, de son ambition, de son angoisse de l'échec. Avec Marie-George Buffet (alors ministre des Sports) nous avions découvert entre 1999 et 2000 en interrogeant des toxicomanes de centres de soins qu'au moins 15 % des « tox » étaient d'anciens sportifs intensifs (haut niveau ou sport études). Nous avions fait la démonstration que c'est une population fragile à haut risque, avec un pic de premier usage, ou d'abus survenant dans trois circonstances très précises : l'arrêt de la carrière, l'échec ou la non-sélection en compétition et la blessure. En dix ans rien n'a vraiment changé : le système ne s'intéresse pas véritablement à la santé de ces citoyens fragiles.
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