mercredi 23 octobre 2013

Exploration écolo-psychologique : les biais cognitifs...

Convaincu que nous sommes lucides dans nos réflexions, nous sommes au contraire régulièrement égarés par des "biais cognitifs", qui nous conduisent parfois à des conclusions inverses de celles de la "bonne raison".

Exemple décliné ici : Vu la défiance plus ou moins rationnelle qu’on observe envers l'électro-nucléaire, la compréhension de ces biais cognitifs peut éclairer le citoyen que nous sommes.

Tentons d'en lister quelques-uns en s'inspirant du précieux article suivant :

http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/peut-on-faire-confiance-a-notre-136778


a. « Biais d’ancrage : Survient lorsque les gens considèrent une valeur particulière avant d’estimer une quantité inconnue. »

Exemples :

i. Les perspectives de production électriques des ENR intermittentes sont surévaluées suite aux incantations reprises par les médias et le besoin de fuir une réalité anxiogène et décevante. 

ii. Les contaminations à Fukushima, relativement faibles comparées à celles des fossiles, nous poussent spontanément à extrapoler que l’énergie nucléaire est nuisible par essence. Alors qu'aucune mort par irradiation n'est constatée 6 ans après l'événement. Et un nombre infinitésimal de cancers prématurés sera constaté 100 ans après, au vu des constatations de l'UNSCEAR.



Tout comme le coté rassurant d’une éolienne pousse à penser qu’il faut les généraliser alors que leur intermittence pérennise les centrales à gaz 70 % du temps.



iii. Pour Hiroshima/Nagasaki on pense que les irradiations ont beaucoup tué. En fait, 98% des morts après 50 ans sont liés aux effets conventionnels, laissant 1% pour les morts d’irradiation et 1% pour les souffrants vivants. (sans nier qu’un partie de ces 98% seraient morts sans impact conventionnel ; mais peu des survivants sont morts des irradiations)

iv. Inversement, ne considérer que les « morts » ou « victimes » dans les catastrophes de Tchernobyl et surtout Fukushima, conduit à ignorer les traumatismes psychiques plus ou moins importants selon la résistance psychologique des individus. Si une proportionnalité traduisait 1 mort = 1 000 stressés, on obtiendrait un bilan sensiblement différent.





b. « L’Effet de halo : La tendance à aimer (ou à détester) tout en bloc chez une personne »



Exemples :



i. La faible mortalité engendrée par un accident du pétrole, du gaz ou du charbon laisse penser que ces énergies sont moins délétères pour l’homme. Inversement l’accident nucléaire de Tchernobyl, avec ses 3000 morts prématurés induits et ses millions de stressés, impacte intuitivement l’imagination de façon définitive pour inciter à rejeter cette énergie.

ii. Défendre le nucléaire suggère de prime abord qu’on rejette les énergies renouvelables : au contraire, elles sont toutes deux indispensables pour nous libérer des énergies fossiles. Elles doivent juste être utilisées à bon escient.



iii. Le mauvais usage du principe de précaution irrite à raison les scientifiques en ce qu’il peut aboutir à freiner le progrès : cependant toute tentative même raisonnable pour tenter de prévenir les dégâts les plus probables associés aux nouvelles techniques suscitent l’ire des plus scientistes, incapables qu’ils sont de priver l’humanité de bénéfices potentiels du fait de leurs inconvénients supérieurs. La pollution des océans, des rivières, des êtres vivants montrent pourtant chaque jour que l’Homme a parfois mal agi dans ce domaine. Mais l'erreur étant humaine, ce n'est pas une raison pour abuser de ce principe de précaution. Car le recul est suffisant (ondes, radioactivité, perturbateurs endocriniens, ogm, vaccins)



iv. Détester le nucléaire incite à détester le chauffage électrique. Le second étant accusé de soutenir le premier. C’est plutôt la vertu technico-économique du premier qui rend le second très performant.



v. L'effet de halo est atténué par ce qu'on appelle en psychologie le « Système 2 » (baptisé aussi « secondarité » chez Freud) : Ce dernier est l'opposé de la "primarité", caractérisant ceux qui fonctionnent davantage en mode  « Système 1 », qui lui est rapide, intuitif et plus émotionnel. Il  fonctionne parfois en mode réflexe, avec peu ou pas d’effort ni une sensation de contrôle délibéré. Le « Système 2 » est plus lent, plus réfléchi, plus contrôlé et favorise le recul, donc réduit les risques d'amalgame.



Exemples :



- la fatigue mentale induite par la nécessaire hiérarchisation des périls entraine le public à nier les bénéfices du nucléaire au profit des fossiles.

- Les sophismes sont mieux accueillis car l’effort nécessité par l’apprivoisement de la complexité du monde dissuade de se rapprocher des vérités relatives accessibles.



c. « L’aversion de la perte » : Nous sommes bien plus motivés par le fait de protéger nos acquis que par celui d’en acquérir de nouveau. L’aversion à l’échec est beaucoup plus forte que le désir de dépasser l’objectif dans des proportions inégales supérieures à 2 pour 1. D’où parfois l’effet pervers qui en résulte de persister dans l’erreur ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques »





Exemples :



i. Abuse-t-on vraiment de la volonté de garder les acquis du nucléaire par crainte du risque de lui substituer les ENR ? pas si l’approximation l’assimile à lâcher la proie pour l’ombre

ii. Inversement : Le statut quo des fossiles rassure davantage que l’ambition d’électrifier l’économie ? Certainement.



d. « Le biais de confirmation » : Nous sélectionnons les affirmations qui corroborent nos hypothèses ou nos croyances antérieures et éludons celles qui viennent les contredire.



Exemples :



i. Les idéalistes ne lisent, un peu vite, que les articles scénario énergétiques qui nourrissent leur espérances (Negawatt, ADEME, Greenpeace,…) même si leur faisabilité est nulle vu l’absence de modèle économique plausible.

ii. L’utopie du souhait d’une énergie « propre » incite à ne lire que les promesses quotidiennes de révolution technique, sans prendre conscience que ces expérimentations n’ont pas de perspective généralisable (hydroliennes, voiture à hydrogène…) ou en moins de 50 ans pour certaines des plus prometteuses (solaire, supraconductivité, Thorium, STEP, fusion, graphème, hyperloop,)



e. « L’illusion de validité des experts : la personne qui acquiert davantage de connaissances (Nda : dans les domaines précités, i.e. à « environnement instable » tel que la politique, l’économie, les affaires, etc.) développe une illusion accrue de ses capacités et affiche dès lors une confiance en soi irréaliste. »



Exemples :



i. Quand Egar Morin défend cette thèse "d'illusion de validité des experts", il devrait s’appliquer ce biais à lui-même. Car il combat de façon irresponsable l'électronucléaire.

ii. Quand le scénario Negawatt affirme pouvoir aisément remplacer le nucléaire, il poursuit un agenda politique alors qu'il se revendique de "l'expertise". Mais aucun physicien sérieux ne valide sa faisabilité technique. (équilibre du réseau, financement)







On pourrait ajouter à l’article d'autres biais :



f. « La stratégie du choc : les désastres conduisent à des chocs psychologiques (obtenir une « page blanche » psychique) et permettent d'imposer sa doctrine »



Exemples :



a. Marteler chaque jour les esprits à propos des soi-disant "scandales des catastrophes de Fukushima" prend en otage l’émotion et empêche la population de hiérarchiser les périls. Une fonte de corium est complexe à traiter mais se gère. Une toute petite zone de l'océan hautement contaminée par des produits radioactif est très fâcheux mais pas inquiétant pour son immensité.



La sidération entrainée par des évènements mortifères nuit à la lucidité. Elle réquisitionne le temps disponible du cerveau et empêche la réflexion de fond.



b. Gaz de schistes : La flamme qui sort du robinet est censée prouver la nocivité de cette énergie. La vérité est probablement ailleurs : la nocivité systémique de s’enfoncer durablement dans des infrastructures liées au gaz fossile. Sauf si c'est pour se substituer temporairement au charbon.

c. OGM : les images de tumeurs chez les rongeurs de l’étude Séralini, reconnue désormais comme totalement mensongère, sont censées démontrer le nocivité de cette technique. (idem pour les faux « papillons et légumes tordus de Fukushima » ou les faux « enfants mutants de Tchernobyl.").



g. « Principe de réalité » : Prendre en compte les exigences du monde réel, et les conséquences de ses actes. Le principe de réalité désigne avant tout la possibilité de s'extraire de l'hallucination, du rêve, dans lesquels triomphe le principe de plaisir et d'admettre l'existence d'une réalité, moins satisfaisante.



h. Le « Principe de plaisir »: (« L'Interprétation des rêves » sera le moment d'opposer le principe de plaisir au principe de réalité, caractérisant la conscience, permettant à la décharge d'être ajournée »)



Exemples :



a. On craint de prendre un risque (faible) de mort pour éviter le déclin, et on préfère jouir de la facilité actuelle des énergies fossiles.

b. S’obliger à hiérarchiser les périls et défendre des solutions « relativement » bien moins délétères (en probabilité connue) est plus difficile que d’incliner vers la défense des énergies « propres renouvelables ».

c. Lié au « principe de déni » : « on doit bien mourir de quelque chose » : affronter la réalité des risques est un effort psychique pas toujours soutenable.





i. « L’inhibition de l’action » (connue aussi sous l’appellation d’impuissance apprise ou résignation acquise) :



Exemples :



i. croire que les énergies fossiles sont là pour être consommées,

ii. croire que la pollution de la planète fait suite à l'utilisation, forcément nuisible, de la science




A vous de compléter ... ;-)



Exploration écolo-philosophique : quelques éléments de culture...


La bataille des idées est déterminante dans l’issu des choix de société en démocratie.

Or, en matière d’écologie, les progressistes excellent en matière technique, mais sont-ils assez crédibles en matière philosophique ?

Quelle références percutantes peuvent peser sur la masse des publications des penseurs « écologistes » ?

Comment un jeune esprit peut-il se faire rapidement une opinion critique argumentée ? comment éviter les manipulations ?

En attendant de trouver une synthèse satisfaisante, voici mes quelques pistes de réflexion, modeste pierre à l’édifice.

Comment procéder ? en parcourant librement les concepts liés à l’écologie, l’environnement et en zoomant si possible sur l’énergie.

-          Tout d’abord, il faudrait dévoiler les mythes sous-jacents de notre inconscient collectif qui influence nos choix de citoyen…

Certains sont actifs ici : Puissance, Mort, le Mal, Feu, Métal, Animalité, Connaissance,  Dieu, Polythéisme, Péché originel, perte de Nature,
Pouvoir, Apocalypse, Grande Peste, ...  Autant d’archétypes qui nourrissent nos émois.

-          Quant aux philosophes et penseurs, lesquels font autorité ?

Plutôt Michel Serres, Heidegger, Pascal Bruckner, Michel Onfray, Luc Ferry, le Dalai Lama, et quelques politiques éclairés (A. Montebourg, R. Bachelot, M. Rocard, Maud Fontenoy...) ?

Ou bien : Edgar Morin, Pierre Rabhi, Felix Guattari, Stéphane Heissel, (et José Bové, Corrine Lepage, NKM, Jean-Luc Mélanchon, Daniel Cohn-Bendit,…) ?

(On voit que le clivage dépasse le droite/gauche.)

-          Quel principe de précaution ?

« Principe d’obstruction » ?
ou « Omelettes et œufs cassés » ?

A ce sujet, peut-on se revendiquer du compromis équilibré ? à mi chemin entre écologie radicale et scientistes ?

Isabelle Stengers et la slow science donne à ce sujet quelques pistes de reflexion :

A réécouter aussi l’émission de RFI : « Risque industriel : bienvenue dans l’ère de l’Apocalypse joyeuse »

-------------------------------------------------------

-          Enfin et pour conclure, l’émission de France culture “La désolation de la nature” est particulièrement instructive.

(58 mn à écouter dans « Les nouveaux chemins de la connaissance »)

Verbatim et références de cette émission de radio de France culture : (je cite, sauf erreur)

Invité : l’auteur de “La haine de la nature” : Christian Godin

 Je cite :

-          On doit faire la distinction entre “nature” et “environnement”.
Les tentatives de protection de la nature ont-elles quelque chose d’illusoire ? En effet l’artificialisation croissante questionne notre légitimité à en user voir abuser.
Les limites ne sont-elles que celles de l’horizon du bien être humain ? ou Gaïa doit-elle être préservée d’un bouleversement anthropique ?
La quête de la connaissance prime-t-elle sur celle d’un monde durable ?

-          Le narcissisme générique de l’Homme l’aveugle, tiraillé entre amour de soi, mais aussi détestation de soi pour ce qu’il fait.
La nature : un réel insupportable à domestiquer ? ou un éco-système à préserver ? les deux sont-ils compatibles ?

Ce processus aurait démarré à la Renaissance : Par l’accès à la Technique, au triomphe de l’artifice.
Les paysages sont artificiels (Point de vue en extériorité.) L’Homme le devient. La médecine régénératrice est inéluctable.

Citation du philosophe Georges Canguilhem :
“L’homme n’est pas installé sur ses terres comme un animal sur son territoire, sur les lignes d’un paysage ;
il faut savoir lire l’effet des techniques de l’homme autant que la spontanéité de la nature.”

-          Les modèles du post humain vont finir par s’affirmer irrémédiablement.
Tel le “fait démocratique” de Tocqueville, il y a une fatalité du fait techno-économique,
techno-scientifique qui crée de l’irréversible.

-          La nature ne fonctionne plus (en ville) que comme signe : « Le signe est la mort de la chose ». (Hegel). 

Exemple ? Les Murs végétalisés.
La mythologie du “vert”  est la trace d’une réalité qui par définition a été récusée, refoulée, détruite.

La sauvagerie (éthim. “foret") est éteinte ou en voie d’extension.

Cf. Gilles Deleuze : « Territoire de l’animal » :

“Les animaux à territoire c’est presque la naissance de l’art. Outre les glandes anales,
l’urine, etc... c’est plus que cela. Ce sont les 3 déterminations de l’art :
1) Série de postures (se baisser se lever),
2) Les couleurs (fessiers visibles aux frontières),
3) les chants et paroles.”

« Le territoire, ce sont les frontières de l’avoir. En sortir, c’est s’aventurer au delà.
L’opposition entre nature et artifice serait consubstantielle à la séparation entre nature et Homme. »

Cela prend sa source chez Merleau Ponty avec
« Structure du comportement / phénoménologie de la perception » : 
« La cachette n’existe que pour l’animal, il différencie l’espace. Pas le végétal. Ni le minéral
qui ne peut que strier la nature.
Le propre de la vie, c’est de différencier la nature. Signe de la conscience réflexive humaine.   Singulariser l’espace. »

-          En fait, le darwinisme a rompu l’harmonie divine de la reproduction en révélant un ordre évolutionniste.

Il y a donc nécessité d’adapter les préjugés métaphysiques d’avant l’apparition de la théorie de l’évolution.

Luc Ferry annonce lui  : 
« La haine des artifices liés à notre civilisation, du déracinement, est aussi la haine de l’humain."
Mais n’est ce pas l’inverse ?

Vu l’artificialisation croissante de l’humain, et l’augmentation de la puissance physique et psychique : celle-ci est équivoque.

Voir « L’être de l’homme » (Hans Jonas)

-          Voir aussi le principe de responsabilité : “in dubio pro malo”   Pour une éthique du futur.
“Le développement technique et scientifique conduit à une "prolifération" de l'humanité en raison
de son "succès biologique".”

En finira-t-on avec notre réalité humaine, pour basculer vers l’homo-roboticus ?

-          Voir aussi la critique des éthiques de l’environnement.

Le New deal vert (Jill Stein 2012 USA)
([NDLR : N’oublions jamais quand nous parlons des “2% d’Eva Joly” que Ralph Nader a permis à G.Bush
de battre Al Gore pour 100 000 voies en Californie !])

-           Parler d’environnement est un terme de forclusion [NDLR : je traduirais par « évacuation du concept »] : la nature n’existe plus.

L’ »Environnement naturel » est un oxymore : il se contredit.
L’environnement n’est jamais nature : il est façonné ou au moins aménagé pour que l’homme puisse y accéder.   Voir la notion d’Artefact.

-          André Gorz complète : « L'impératif écologique, peut aussi bien nous conduire à un "anticapitalisme radical qu'à un pétainisme vert. »

Il pense que la décroissance de l'économie est en marche, mais pour lui, la
question est de savoir si elle prendra la forme d'une crise catastrophique ou celle d'un choix de société auto-organisé”
A noter que le retour sur les textes de Marx avait fini par convaincre Gorz de la nécessité d'instaurer un revenu d'existence.

Ce qui s’impose à nous selon-lui, c’est la régression globale de la consommation matérielle.
Il y a bien sur le risque d’Eco-dictature sur l’ensemble de la société.
L’approche écologique : n’est ni un retour à la nature ni un supplément de technique.
L’Eco-social c’est comprendre pourquoi notre mode de consommation est destructif.
La logique économique qui se déploie dans sa pureté veut qu’on arrive à rentabiliser un maximum de capitaux, accroitre sa consommation individuelle.
Le lien entre plus et mieux est rompu.
(NDLR: D'où la controverse sur le "moindre mal du nucléaire civil" comme facteur de paix et d'émancipation, comme simple outil d'optimisation des ressources financières nécessitées par le social et le changement climatique. A lire : "Du muscle à l'atome" : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2011)

Le capitalisme est-il un système capable de faire du profit à partir du négatif ?
Effectivement, la destruction de l’environnement bénéficie à l’économie.

-          Croire que les problèmes d’environnement sont techniques est une erreur. La crise est existentielle, métaphysique puisqu’elle se situe au delà du physique.

Voir André Leroi-Gourhan  : “Le geste et la parole”  (renvoi en bas de page : **)

Quand George Bush annonce : “Le mode de vie américain n’est pas négociable”,
Jean Baudrillard répond, allons au bout de la crise :

“Le principe du mal n'est pas moral, ce n'est pas non plus un principe de mort mais de déliaison.
Toute tentative de rachat de la part maudite ne peut qu'instaurer des paradis artificiels
qui, eux, sont un véritable principe de mort. A ce propos, l'auteur analyse les systèmes contemporains
dans leur forme catastrophique.”

-          Voir aussi Hicham-Stephane Afeissa : 
     « Ethique de l’environnement et morale » :

“Peut-on intégrer dans la “communauté morale” un certain nombre d’entités qui n’en font
traditionnellement pas partie ? (des eco-systemes, etc...)”

-          Par ailleurs, y a-t-il un fatalisme sous-jacent ?

Au sujet du réchauffement climatique : des dizaines de millions d’habitants vont devoir quitter leur terre.
Le 20eme siècle a été le siècle des réfugiés politiques, le 21ème siècle sera celui des réfugiés environnementaux ?

-          Voir également Auguste Comte dans : “Les droits de la nature” : l’idée de droits suppose l’idée de devoirs ? 

Les références nous conduisent ici à Spinoza et Kant. A Saint Augustin.

-          L’Ecosophie de Felix Gattari

”L’écosophie est un concept forgé par le philosophe Arne Næss à l'Université d'Oslo en 1960.
C'était au début du mouvement de l'écologie dite écologie profonde qui invite à un renversement
de la perspective anthropocentriste : l’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du
vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le
tout. “  

Michel Serres parle de “Contrat naturel” (Voir renvoi ci-dessous : *) 

« Le contrat social ne tient pas compte du monde... !
Dans La déclaration des droits de l’Homme : seuls les Hommes peuvent passer des contrats.
Des contrats pourraient être passés entre l’humanité et le monde.
Faut-il deux volontés pour qu’un contrat puisse exister… ? »

Pour Descartes : La nature n’est pas une personne.

-          Pour Jacques Derrida : nous aurions un a priori envers les animaux.
L’éthologie nous aide à sortir de l’animal machine.
Il faut sortir de la Guerre contre la nature.

Voir aussi Claude Levi Strauss et son Opposition « nature / culture », « né habillé / ou nu », « cru et cuit », « désert et jardin ».
Et la politique de « laisser être » la nature.

FIN


*  “L’existence de l’organisation politique humaine présuppose nécessairement (même si nous en
avons perdu la mémoire) l’adhésion réelle et entière des individus à un socle fondamental de
valeurs garantissant l’entente minimale à partir de laquelle une société peut advenir et être viable.

Cette origine mythique (mythique puisqu’elle donne naissance au sujet de l’histoire,
entendez la société humaine) du social, nous l’appelons : le contrat social.

« Le contrat naturel », tel que Michel Serres s’en fait le chantre, n’invalide pas le contrat social, il vient, au sens hégélien du terme, le « relever ». Le relever, c’est à dire, montrer la limite du contrat social, insister sur la nécessité de le dépasser sans le récuser mais en intégrant au contraire le paradigme dudit contrat. Ce paradigme quel est-il ? C’est celui du droit, de la justice. Car nous vivons aujourd’hui dans un autre monde que celui de l’époque dite moderne où fut pensé, sous différentes modalités, le concept de contrat social. S’il était juste et nécessaire, pour que, sur le grand paquebot de l’évolution, l’humanité pusse se poster à la proue de l’histoire, de donner à chaque homme la même dignité politique en lui accordant, quelles que soient son origine et ses déterminations, les mêmes droits qu’à n’importe quel autre, il est urgent aujourd’hui, si l’on ne veut pas vivre dans l’injustice, de faire entrer dans le pacte cet acteur singulier qui, « curieusement » dit Michel Serres, était jusqu’à présent absent de notre existence éthique : la nature.

Certes, la nature nous l’avons toujours prise en compte puisque nous évoluons en son sein,
mais jamais comme « sujet » et encore moins comme « sujet de droit ». Certes la science,
et particulièrement la science physique a permis de comprendre l’unité de la nature,
mais jusqu’à très récemment nous ne considérions cette dernière qu’objectivement
et n’avions d’autres buts que celui, cartésien, de la dominer. Or, nous savons aujourd’hui,
dans le contexte historique qui est le notre, qu’il est aussi vain, mais infiniment dangereux,
de vouloir maîtriser la terre que de vouloir maîtriser un homme. Si l’homme a vitalement
besoin de la « stabilité » de la terre, la terre a besoin de la sagesse de
l’homme. C’est pourquoi il est urgent et nécessaire, aujourd’hui que l’homme « voit » la terre
et prenne conscience de la nature et que la nature, réfléchie dans la conscience de l’homme,
s’apparaisse à elle-même, il est urgent que l’humanité contracte avec la terre en inventant pour
elle, à l’instar du contrat social, un contrat naturel où justice sera faite à la nature
désormais comptable d’une déclaration universelle de droits de la nature.”


** Après les deux volumes d'Evolution et techniques (L'Homme et la Matière et Milieu et
Techniques) qui donnaient le cadre systématique d'une étude générale des techniques, de la
préhistoire au début de la période industrielle, André Leroi-Gourhan, dans "Le Geste et la
Parole", dont "Technique et Langage" est le premier volume, offre une synthèse sur le comportement
matériel de l'homme. Partant des observations de la neuro-physiologie, il montre que l'emploi
simultané de la main et de la face mûrit dans le comportement d'un nombre important d'espèces
depuis les origines. L'évolution du corps et du cerveau et celle des manifestations techniques
et esthétiques permettent de dégager une véritable " paléontologie du langage ".

La notion zoologique du territoire est ensuite exploitée pour définir l'économie des sociétés de
chasseurs-ramasseurs, les modalités de l'apparition de l'élevage et de l'agriculture, puis
l'enchaînement des conséquences techno-économiques qui conduit aux techniques du feu
(céramique, métallurgie), à la formation des classes sociales et au développement du dispositif
urbain. Technique, économie, langage se coordonnent ici depuis le plus lointain passé jusqu'à
l'examen des chances biologiques de l'homme futur, dans la recherche d'une image totale du
développement humain. »

-----------------------------------------

Concluons plus concrètement ce petit tour d’horizon par l’excellent texte de Michel Onfray :
et plus globalement par une réflexion générale sur les catastrophes : http://www.laviedesidees.fr/Du-risque-a-la-catastrophe.html)
                        Bonne méditation …

vendredi 14 juin 2013

Production d'une nouvelle vidéo pour l'ONG Sauvons Le Climat : "Un autre monde est possible"

Que pensez vous de ma dernière production ?!

http://www.youtube.com/watch?v=SRVX2kCKlO0

La suivante est déjà sur la rubrique "vidéo" à gauche sur la page de www.sauvonsleclimat.org :

"Qui y crois encore ?".


mardi 7 mai 2013

La meilleure transition énergétique souhaitable ? notre scénario pour 2050 !

Bonjour,

Avril 2013 : Après réflexion approfondie, j'ai publié ici avec des écologistes socialistes, le document : "RESSEC 2050",

un scénario énergétique vertueux pour la France en prévision de l'échéance 2050, et versé au débat national pour la transition écologique (voir le site du DNTE).

Conçu par son fondateur Stephan Savarese, il cherche à optimiser :
- santé et sécurité pour la vie sur terre (pollution, climat, précarité économique et sociale)
- plausibilité (économies, comportements et finances),
- diminution des énergies carbonées (charbon, pétrole, gaz)
- un maximum possible d'énergie renouvelables (ENR), notamment de production de chaleur ou parfois électrique

Cela se traduit principalement par notamment :
- l'isolation des logements quand c'est rentable et les économies d'énergie partout où c'est possible (-30%)
- l'électrification massive de l'économie (transports, chauffage avec pompes à chaleur) et les biocarburants de 2ème génénation (sans fossiles ni terres arrables)
- le développement équilibré des ENR (surtout le solaire à concentration et thermique, la géothermie, la biomasse...) et du nouveau nucléaire avec cogénération, seules énergies non intermitentes rentables et de masse, et les plus propres, en attendant de la Génération IV encore plus écologique.

Par rapport aux autres scénario "ENR + gaz", il est réaliste, écologique et permet de gagner 50% de productivité supplémentaire (-500 milliards d'euros de dépenses et -500 000 morts prématurées liées aux énergies fossiles évitées rien que pour les premières 40 ans (précarité et pollution)).

On peut le télécharger via le lien de notre site politique ici.   Bonne lecture, suggestions bienvenues !

mardi 26 mars 2013

Théâtre à ne pas manquer : "Art" de Yasmina REZA


Dernières représentations à ne pas rater !



A Boulogne Billancourt (Petit Carré Belle feuille, rue de la belle feuille)
les Ven 12, sam 13 (20h30) et dim 14 avril 2013 15h.

Allez-y !

Critiques et réservation sur Billetreduc ici

vendredi 15 mars 2013

Transition énergétique du transport routier : vive l'électrique ! (exclusif)

Notre rapport d’experts du PS 92  est publié en ce 15 mars 2013
On peut le télécharger sur le site du RESSEC : cliquer ici.
 



dimanche 3 février 2013

Faut-il manger autant de viande, et surtout de mammifères ?






Avec le livre "No steak", le sujet de l'impact de la consommation de viande revient heureusement dans l'actualité: voir ici l'interview de l'auteur  et son chat ici (à lire du bas vers le haut)

Pourquoi je ne mange plus aucun mammifère depuis mes 19 ans ?

"3 S" motivent cette décision :

Souffrance
Soutenabilité
Santé

Souffrance : les mammifères, nos frères d'espèce, sont parmi les plus évolués des animaux. Leur système nerveux en fait des êtres très sensibles et la maltraitance liée à leur élevage et leur abattage rend leur consommation éthiquement insupportable s'il existe une alternative pour l'homme : des protéines végétales, voir aussi transitoirement des insectes ou des espèces moins sensibles (poissons, volailles). Chaque année, 50 milliards d'animaux sont abattus par l'Homme, sans compter ceux venus de la mer.

Soutenabilité : les mammifères impliquent une ponction indue sur les matières alimentaires. Vu l'épuisement et les besoins croissants de terres arables de l'ère de l'après pétrole, l'arret de la consommation de viande est une des solutions permettant d'éviter la famine ou les OGM.


Santé : La viande induit des pathologies liées à l'excès de graisse saturée. Et par son positionnement à la fin de la chaine alimentaire, l'excès de produits chimiques nuit à la santé à cause de l'élevage intensif (excès de vaccins, pesticides, herbicides, métaux lourds, dioxine, radioéléments,etc...)




Et que penser de cet article ci dessous ?

Extrait :

"Il faut aussi opter pour des protéines de volailles et poissons, et abandonner celles de mammifères. En effet, tous les mammifères possèdent des récepteurs appelés « siglec » qui diminuent les réactions inflammatoires aux germes les plus courants et les moins agressifs. Chez les humains, ils ont muté il y a 100 000 ans et réagissent moins violemment aux germes courants, et les nouveau-nés développent moins de septicémies aux streptocoques. Quand on consomme de la viande de mammifères, ses récepteurs siglec, moins inhibiteurs, se fixent sur nos membranes et interfèrent avec les nôtres. On augmente alors le risque de développer un statut inflammatoire chronique…"

Enfin, on peut écouter en ce moment le podcast sur France Culture :
Actualité du végétarisme, à partir de l’inédit de Claude Levi-Strauss "Nous sommes tous des cannibales"


mercredi 30 janvier 2013

Notre pièce de théatre : à voir ou revoir !


Pour ceux qui ne pourront voir la dernière représentation de l'excellentissime pièce de Sacha Guitry le dimanche 10/02/2013 à VILLEBON SUR YVETTE (78) (voir notre site www.scene92.fr ) voici de quoi revoir la pièce : cliquez ici (mettre le casque pour entendre correctement).

(Je joue au début de la 1 et surtout dans la 5 J

0' 25"               La reine isabeau
23' 00"             Un soir quand on est seul
42' 55"             La gifle
1h 01' 38"         Une paire de gifle
1h 24' 16"        On passe dans huit jours         (celui où je joue)

Quelques photos souvenir : 





Ensuite rdv pour "Art" de Yasmina Reza à partir 22/03/2013 à Boulogne (sans moi ;-)

Puis, surprise à partir du 9/10/2013 à Boulogne !

mercredi 16 janvier 2013

ONG "Sauvons Le Climat" : NEGATEP, le scénario énergétique qu'il nous faut dès 2013 !




Contrairement aux utopies peu crédibles qui égarent parfois certains de nos décideurs,
NEGATEP est un scénario énergétique mis au point par des experts francais permettant d'atteindre en France tous nos objectifs  :

- écologie (climat, pollutions)
- économie et dette,
- progrès sociaux (emploi, sécurité, émancipation humaine),
- souveraineté nationale et solidarité nord - sud.

En résumé ? décarbonisation accélérée de l'économie : passer de 70% à 20% la part des énergies fossiles d'ici 2050 en augmentant les renouvellables et l'électronucléaire chacun à 40%.
Soit 1000 milliards de gain net possible par rapport aux autres scénarios prévisibles (statut quo ou tout renouvelable)

Le pitch ici.

Plus d'informations sur mes sites :

1) Le Réseau des Ecologistes Socialistes pour la Sortie des Energie Carbonées :  http://www.ressec.wordpress.com   et sur facebook ici

2) Site pour comprendre l'énergie : "Quelques idées reçues sur l'énergie."

3) Site pour l’honnêteté du journalisme scientifique: http://infocritique.20minutes-blogs.fr

4) Créons GreenElec, une association de promotion de l'usage de l'énergie électrique : http://greenelec-asso.blogspot.com/ et sur facebook ici


5) et mon appartenance au CA de l'ONG :
http://www.sauvonsleclimat.org/       et sur facebook ici

 Bonne lecture !