vendredi 11 novembre 2016

L'écologie politique, c'est l'anti-écologie.


Beaucoup de problèmes écologiques viennent de ce que les questions environnementales n'ont émergé que lentement (# 20 à 30 ans) et n'ont nullement intéressé, à leur début, les grands partis politiques que ce sujet embarrassait.

Ils ont alors préféré sous-traiter ce qui concernait l'environnement (sujet très sérieux qui mérite une approche scientifique rigoureuse et une volonté et un courage politiques éclairés) à des groupuscules d'extrême gauche recyclés.

Ces groupuscules auraient besoin d'un bon pédopsychiatre : ils ont les travers de gamins, capricieux, hurlant des slogans sans s’informer, chacun poussant l’autre pour être lui même devant.

Cette sous-traitance est catastrophique pour les partis dits "de gouvernement", actuellement PS et LR, car l'écologie est devenue une préoccupation majeure des électeurs. Imaginerait-on que le PS ou LR sous-traite la politique extérieure, la politique fiscale ou l'organisation de l'enseignement ?

Les enjeux écologiques ne sont pas isolés mais une facette seulement des problèmes : il importe que des techniciens spécialistes de chaque domaine touchant l’environnement évaluent bénéfices et conséquences économiques, sociales et financières de chaque mesure sans référence à une idéologie ou mot d’ordre de parti politique. (***)

Actuellement, c'est la surenchère électoraliste qui sévit, signe de la PostVérité qui s'installe. Peu importe si le bisphénol A n'est pas réellement dangereux aux doses diffusées, et qu'on le remplace par quelque-chose de pire, ce qui compte c'est que le ministre ait répondu aux angoisses de la rue. Loin de la précieuse nuance qui devrait guider nos choix, courageux et responsables. Le "merit order" ne guide plus nos investissements et le pays s'enfonce dans la dette et le chômage, miné par l'individualisme contemporain. L'esprit collectif du CNR a vécu. La science ne prime plus suffisamment dans nos décisions, il y a crise de la confiance, tout n'est que lobby supposé. Alors qu'on a jamais été aussi protégé par la science. (*)

A mon avis, la vraie urgence est que les grands partis prennent enfin, vraiment, conscience de l'importance des enjeux écologiques et les traitent "en interne" sans se plier aux diktats d'EELV (ou autre officine postmoderne). Ce qui doit être d'autant plus facile que ce parti poursuit en réalité des objectifs purement politiques et se contrefiche de la plupart des vrais problèmes écologiques. Le bilan fossile du greenwashing des bio-carburants nous le rappelle douloureusement, réalisé financièrement au dépend de l'utile : par exemple le fond chaleur, toujours promis mais jamais réalisé réellement, car moins lucratif pour le SER et trop concurrent pour les énergies fossiles. Gaz en tête, ENGIE, Gasprom et d'autres étant les financeurs de ces mouvances. Pour s'en convaincre, il suffit de voir avec quelle rage ils attaquent la production électronucléaire d'énergie (**) pour répondre au défi majeur du changement climatique ou défendent les intermittentes éoliennes, inutiles (cf. leur EROI) destructrices des paysages français, car en doublon ruineux du parc (plusieurs milliards de surcoût chaque année) et non pilotable ou stockable à coûts acceptables. Ou encore soutiennent l'ultra-libéralisme bruxellois, qui a mis à genoux notre marché de l'énergie et donc le développement de nos emplois. Moralisons l'Europe pour la rendre plus forte et sans idéologie ?

Car ce sont toujours les plus modestes qui en feront les frais.

Vous avez dit gauche et droite "sociale" ?
N'attendons pas que MLP incarne cette mission. Le peuple sent l'imposture croissante du "système".

(*) Pour en savoir plus sur nos biais scientifiques :
http://presseantiscientifique.blogspot.fr
(**) Pour en savoir plus sur l'énergie en France : https://ideesrecuessurlenergie.wordpress.com

(***) Pour découvrir sur twitter un scénario plus vertueux (negatep) : https://twitter.com/nikopol/status/572134416258101248

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