Tiens, cette émission de France Culture du 23/12/2009 est je trouve interessante !
(Le Postcast est disponible, ou stocké ici )
Frederic Keck rappelle que, outre la tentative de protection des personnes vulnérables, la vaccination répond principalement au libéralisme en vigueur qui place le travail devant la santé : par crainte que l'économie ralentisse si les individus restent à domicile pendant leur grippe, on intervient massivement dans la santé des métabolismes individuels, en franchissant la barrière naturelle par des moyens articificiels dont on ne connait pas les conséquences à grande échelle.
Il parle aussi de Claude Levi-Strauss (lire le passionant article sur les oiseaux et le sacrifice rituel des vrais sorciers...).
Il aborde enfin la question du canibalisme et de son niveau de tolérabilité (vaches et prion, hommes qui mangent des mammifères,...)
Sur le plan symbolique, en libérant les animaux dans leur milieu naturel, comme c'est le cas des vaches en Inde, l'homme renoue avec un équilibre passé. Ses prélevements carnés redeviennent mesurés, en retrouvant le lien sacré de la chasse. Une préoccupation bien éloignée du monde industriel, mais dont l'écho en ces temps écologiques interpellent sur les abus de consommation de protéines animales.
Il explique surtout que l'atteinte à l'espace vital des animaux entraine des contacts nouveaux avec les hommes : Les chauves-souris (leur mobilité, et les nombreuses sous espèces), les signes, les oiseaux, etc..., sont les premiers facteurs de propagation. (SIDA, Ebola, Grippes, SRAS, etc....)
La nature se venge et l'homme récolte à chaque fois ce qu'il a semé.
La conclusion est l'aternative qui s'offre à nous :
1) libérer les animaux (voir les théories de Peter Singer : l'enfermement en batterie annonciateur de maladies),
(voir quelques motifs)
ou
2) domestiquer l'homme.
Comme les animaux domestiques ne peuvent se réadapter dans la nature, c'est l'homme qu'on va domestiquer (vaccins, ...)
Encore faudrait-il qu'il en ait consience, et qu'il puisse choisir...
La prochaine conquète humaniste du 21ème siècle est apparemment l'émergence d'une reconnaissance des droits des animaux.
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Un ouvrage pour poursuivre sur le sujet : voir "Libérer les animaux"
Frédéric Keck : Les hommes malades des animaux
M. Schwartz et F. Rodhain, Des microbes ou des hommes. Qui va l’emporter ?
F. Moutou, La Vengeance de la civette masquée. SRAS, grippe aviaire…D’où viennent les nouvelles épidémies ?
Extrait :
LE MYTHE DE LA SEMAINE
Les colombes de cendrillon
Invités
Frederic Keck. Il est chargé de recherche au CNRS, attaché à l'Institut Marcel Mauss et au Centre d'Etudes Français sur la Chine Contemporaine.
Il est l'auteur de Claude Lévi-Strauss, une introduction (La découverte, 2005), Lucien Lévy-Bruhl, entre philosophie et anthropologie (CNRS, 2008). Il a participé à l'édition des Oeuvres de Claude Lévi-Strauss dans la "Bibliothèque de la Pléiade" (Gallimard, 2008) et de l'oeuvre de Bergson (PUF, 2008)
Son enquête de terrain a donné lieu à deux publications en 2009 : « Conflits d’experts. Les zoonoses, entre santé animale et santé publique », Ethnologie française, 2009, 1, p. 79-88, et « Les hommes malades des animaux » in Critique, numéro spécial « Libérer les animaux »
Il rédige un récit de son enquête à paraître sous le titre "Journal d'un monde grippé"
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