mercredi 23 décembre 2009

Grippe A : Frederic Keck sur France Culture, Spécialiste des grippes mondialisées

Tiens, cette émission de France Culture du 23/12/2009 est je trouve interessante !

(Le Postcast est disponible, ou stocké ici )

Frederic Keck rappelle que, outre la tentative de protection des personnes vulnérables, la vaccination répond principalement au libéralisme en vigueur qui place le travail devant la santé : par crainte que l'économie ralentisse si les individus restent à domicile pendant leur grippe, on intervient massivement dans la santé des métabolismes individuels, en franchissant la barrière naturelle par des moyens articificiels dont on ne connait pas les conséquences à grande échelle.

Il parle aussi de Claude Levi-Strauss (lire le passionant article sur les oiseaux et le sacrifice rituel des vrais sorciers...).
Il aborde enfin la question du canibalisme et de son niveau de tolérabilité (vaches et prion, hommes qui mangent des mammifères,...)


Sur le plan symbolique, en libérant les animaux dans leur milieu naturel, comme c'est le cas des vaches en Inde, l'homme renoue avec un équilibre passé. Ses prélevements carnés redeviennent mesurés, en retrouvant le lien sacré de la chasse. Une préoccupation bien éloignée du monde industriel, mais dont l'écho en ces temps écologiques interpellent sur les abus de consommation de protéines animales.

Il explique surtout que l'atteinte à l'espace vital des animaux entraine des contacts nouveaux avec les hommes : Les chauves-souris (leur mobilité, et les nombreuses sous espèces), les signes, les oiseaux, etc..., sont les premiers facteurs de propagation. (SIDA, Ebola, Grippes, SRAS, etc....)
La nature se venge et l'homme récolte à chaque fois ce qu'il a semé.


La conclusion est l'aternative qui s'offre à nous :

1) libérer les animaux (voir les théories de Peter Singer : l'enfermement en batterie annonciateur de maladies),
(voir quelques motifs)

ou

2) domestiquer l'homme.

Comme les animaux domestiques ne peuvent se réadapter dans la nature, c'est l'homme qu'on va domestiquer (vaccins, ...)

Encore faudrait-il qu'il en ait consience, et qu'il puisse choisir...
La prochaine conquète humaniste du 21ème siècle est apparemment l'émergence d'une reconnaissance des droits des animaux.


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Un ouvrage pour poursuivre sur le sujet : voir "Libérer les animaux"

Frédéric Keck : Les hommes malades des animaux

      M. Schwartz et F. Rodhain, Des microbes ou des hommes. Qui va l’emporter ?

      F. Moutou, La Vengeance de la civette masquée. SRAS, grippe aviaire…D’où viennent les nouvelles épidémies ?









 

 
Extrait :

LE MYTHE DE LA SEMAINE


Les colombes de cendrillon

Invités
Frederic Keck. Il est chargé de recherche au CNRS, attaché à l'Institut Marcel Mauss et au Centre d'Etudes Français sur la Chine Contemporaine.

Il est l'auteur de Claude Lévi-Strauss, une introduction (La découverte, 2005), Lucien Lévy-Bruhl, entre philosophie et anthropologie (CNRS, 2008). Il a participé à l'édition des Oeuvres de Claude Lévi-Strauss dans la "Bibliothèque de la Pléiade" (Gallimard, 2008) et de l'oeuvre de Bergson (PUF, 2008)



Son enquête de terrain a donné lieu à deux publications en 2009 : « Conflits d’experts. Les zoonoses, entre santé animale et santé publique », Ethnologie française, 2009, 1, p. 79-88, et « Les hommes malades des animaux » in Critique, numéro spécial « Libérer les animaux »

Il rédige un récit de son enquête à paraître sous le titre "Journal d'un monde grippé"

mardi 8 décembre 2009

Grippe A : Faut-il se faire vacciner ?




Faut-il ou non se faire vacciner contre la grippe ?

Eléments de réponse : cliquer ici (plutot bien documenté il me semble)

Pour mémoire, déjà en 1976, la télé US en parlait : cliquer ici.

Un docteur témoigne... http://docteurdu16.blogspot.com// et surtout un autre très engagé : Marc Girard

Ecouter aussi l'émission "La-bas si j'y suis"; qui dénonce les risques de sclérose en plaque.

Alors, qu'est ce que le principe de précaution ? regardez-là...

Plus généralement, certains contestent les abus et mensonges sur les vaccins : cliquer ici

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Enfin, Fredric Keck,   Claude Levi-Strauss sur France culture, permet d'avoir une excellente vision générale de l'évolution du rapport homme / animaux.

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Pour rester en contact sur le sujet : Un groupe Facebook pour le fun..., ou un autre un peu plus sérieux

En passant, des videos sur Arte.


Et aussi : Sanofi veut vendre plus de vaccins... Doubler ses ventes en 5 ans, c'est forcément suspect....

Vous sentez des symptomes ? Testez si c'est la grippe A grace à ce quizz médical !


Bon maintenant que vous êtes briefés, si vous êtes tentés par un autre paradigme...
lisez ceci sur CleDeSanté. Ca parait parfois assez allumé, mais il y a pas que des bétises...!


Conclusion : "Non, si on n'a pas des risques graves de mort en l'attrapant".

Bénéfice : Cette avalanche médiatique risque de sonner le glas d'une politique vaccinale aberrante, et permettant enfin une vraie analyse des enjeux de santé, et une vraie prise de conscience des individus face à l'avenir de leur santé.

lundi 7 décembre 2009

Onfray tance Sarkozy à propos de Camus : une belle lecon de lucidité !

Observactions :


Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous venez de manifester votre désir d'accueillir les cendres d'Albert Camus au Panthéon, ce temple de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : "Aux grands hommes, la patrie reconnaissante". Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu'une reconnaissance venue de la patrie honorerait la mémoire de ce boursier de l'éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde désormais sans modèles.

De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l'histoire sans jamais commettre d'erreurs : il n'a jamais, bien sûr, commis celle d'une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de s'engager pour combattre l'occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s'est tout de même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l'Ouest pour l'estimer totale à l'Est : il ne se commit jamais avec les régimes soviétiques ou avec le maoïsme.
Camus fut l'opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres, ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d'autres se révélèrent si petits.
Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l'instituteur qui lui permit de sortir de la pauvreté et de la misère de son milieu d'origine en devenant, par la culture, les livres, l'école, le savoir, celui que l'Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : "Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé." Dès lors, c'est à La Princesse de Clèves que Camus doit d'être devenu Camus, et non à la Bible.
De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l'américanophilie la plus ostensible ? Une fois votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu dans la baie d'une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains, vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes, ou d'autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush combien vous aimiez son Amérique.
Savez-vous qu'Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un antimarxiste, était aussi, et c'est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain forcené, non pas qu'il n'ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l'argent roi, de la religion consumériste, du marché faisant la loi partout, de l'impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque toujours les gouvernements américains. Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans Actuelles, demande "une vraie démocratie populaire et ouvrière", la"destruction impitoyable des trusts", le "bonheur des plus humbles d'entre nous" (Œuvres complètes d'Albert Camus, Gallimard, "La Pléiade", tome II, p. 517) ?
Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant les caméras de télévision en juillet 2008 que, "désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s'en aperçoit", et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n'a cessé de célébrer le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ? Car, dans L'Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxisme-léninisme en oubliant la partie positive - une perversion sartrienne bien ancrée dans l'inconscient collectif français... -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes, espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le "syndicalisme révolutionnaire" présenté comme une "pensée solaire" (t. III, p. 317).
Est-ce cet Albert Camus qui appelle à "une nouvelle révolte" libertaire (t. III, p. 322) que vous souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la "forme de la propriété" dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n'est pas une exception, c'est le même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne, Reconstruir, affirmait : "Le pouvoir rend fou celui qui le détient" (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc honorer l'anarchiste, le libertaire, l'ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?
De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des chefs d'Etat qui s'illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l'emprisonnement des opposants, le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus d'ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l'occurrence une morale soucieuse de principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.
Camus parlait en effet dans L'Homme révolté de la nécessité de promouvoir un "individualisme altruiste" soucieux de liberté autant que de justice. J'écris bien : "autant que". Car, pour Camus, la liberté sans la justice, c'est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes, des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c'est le règne des camps, des barbelés et des miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c'est l'Amérique imposant à toute la planète le capitalisme libéral sans états d'âme ; la justice sans la liberté, c'était l'URSS faisant du camp la vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société, Monsieur le Président, celle dont vous êtes l'incarnation souveraine, n'est libre que pour les forts, elle est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.
Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd'hui ouvriers et chômeurs, sans-papiers et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n'est guère question de liberté ou de justice... Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd'hui des syndicalistes espagnols, des ouvriers venus d'Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous demandé ce qu'aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement individualiste ?
Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant qu'elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé "La condition ouvrière" qu'il fallait faire"participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du revenu national" (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate...
Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l'intelligence contre les partisans du sang de l'armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c'était par défaut : Albert Camus n'a jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru - pourvu qu'elle soit morale.
Comment comprendre, sinon, qu'il écrive dans L'Express, le 4 juin 1955, que l'idée de révolution, à laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et l'opportunisme des totalitarismes du moment et qu'elle "réformera son matériel idéologique et abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté" (t. III, p. 1020) - ce qui dans L'Homme révolté prend la forme d'une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien... Or, doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n'est pas la critique de tout le socialisme, loin s'en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à l'hégémonie d'un seul.
Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon, même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza - la seule tombe qu'il aurait probablement échangée contre celle de Lourmarin... Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre conversion à la grandeur de Camus, à l'efficacité de son exemplarité (n'est-ce pas la fonction républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.
Donnez-nous en effet l'exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon, vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu'au contraire vous comptez sur le syndicalisme pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n'entendez pas mener une politique d'ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l'action politique à l'amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la logique du socialisme libertaire...
A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce d'un Camus au Panthéon, qu'à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image. Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n'aura pas été opportuniste, autrement dit, qu'elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu'en agissant de la sorte vous vous trouveriez à l'origine d'une authentique révolution qui nous dispenserait d'en souhaiter une autre.
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins libertaires.

jeudi 3 décembre 2009

Les pièges de l'égalité des chances

Un peu compliqué cet article dans Le Monde mais tellement important !

(et un group Facebook pour en discuter)

"Dans les sociétés démocratiques, la reconnaissance des talents et des mérites individuels ne devrait pas dépendre de l'hérédité sociale et des hasards de la naissance. Il n'est pas acceptable que, pour l'essentiel, les futures élites soient issues des élites et que les jeunes voués aux emplois les plus pénibles et les moins bien payés naissent dans les classes les moins favorisées.



Cela nous choque d'autant plus que la massification scolaire, en ouvrant les études longues au plus grand nombre, n'a guère changé les choses ; 50 % des enfants de cadres et 5 % des enfants d'ouvriers accèdent aujourd'hui aux classes préparatoires (La Démocratisation de l'enseignement, Pierre Merle, La Découverte, 2002). L'affirmation vigoureuse de l'égalité des chances et du mérite apparaît alors comme la seule manière de construire une société plus juste.



Au nom de ces convictions, il va de soi qu'il faut se battre de toutes nos forces contre les mille discriminations qui empêchent les filles, les enfants des classes populaires et ceux des minorités visibles de faire valoir leur mérite au même titre que les autres. Nous devons donc soutenir tous les dispositifs qui, à l'Institut d'études politiques (IEP) et dans les grands lycées parisiens, visent à réaliser l'égalité des chances en permettant aux élèves des quartiers et des établissements défavorisés d'accéder aux meilleures formations dès lors qu'ils ont assez de mérite pour prétendre y réussir. C'est là l'image de la justice sociale qui s'est imposée aujourd'hui, à droite et à gauche, et, sauf à défendre l'héritage des conditions sociales, il n'y a pas à s'y opposer.



Mais le fait qu'un principe de justice soit excellent ne signifie pas qu'il n'entraîne pas, à son tour, d'autres injustices. Le consensus actuel sur l'égalité des chances méritocratiques ne doit pas nous aveugler sur les conséquences de sa mise en oeuvre.



Les politiques de l'égalité des chances qui se développent depuis quelques années ont les yeux rivés sur les élites. Si nous sommes indignés par la faible part des enfants de travailleurs et des enfants issus des minorités discriminées parmi les élèves des classes préparatoires et des grandes écoles, nous le sommes beaucoup moins par leur surreprésentation dans les filières scolaires les moins valorisées leur promettant les emplois les plus précaires, les plus mal payés et les plus pénibles : près de 80 % des élèves en CAP sont d'origine populaire. Nous sommes plus sensibles à la diversité dans les grandes écoles que dans la grande distribution et les travaux publics. Autrement dit, nous faisons comme si l'accès de minorités sociales et culturelles méritantes à l'élite allait changer l'ordre des choses. On le croit même si fortement que nos dirigeants ont pu affirmer que l'accès aux grandes écoles de quelques jeunes venus des quartiers défavorisés finirait pas régler la question sociale.



Or ce tropisme élitiste repose sur une illusion statistique : les élèves défavorisés et méritant d'être aidés par des dispositifs spéciaux se comptent, au mieux, par centaines, alors que les autres se comptent par centaines de milliers. Ce n'est pas critiquer les dispositifs spéciaux d'accès aux classes préparatoires que de rappeler qu'ils touchent quelques centaines d'individus pendant que 150 000 élèves quittent l'école sans aucune qualification. Ce déséquilibre résulte du modèle même de l'égalité des chances méritocratiques dans lequel les inégalités entre les positions sociales sont moins en cause que l'équité des conditions de l'accès à ces inégalités.



Pire, on ne voit pas pourquoi ceux qui ont échoué dans la compétition de l'égalité des chances pourraient se plaindre, dès lors que la compétition elle-même est équitable. En clair, la méritocratie est une morale de vainqueur considérant que les vaincus méritent leur sort quand la compétition a été juste et équitable. La fixation sur les élites n'est pas une perversion du modèle méritocratique, elle lui est consubstantielle puisqu'elle vise à produire des inégalités justes, des inégalités qui seraient méritées par les vainqueurs et par les vaincus, les uns et les autres ne devant leur destin qu'à eux-mêmes.



La justice faite aux individus au nom de l'égalité des chances se transforme parfois en injustice collective. Nous le savons déjà avec les effets de la dérégulation de la carte scolaire, qui creuse les écarts entre les établissements. Cette justice-là dégrade mécaniquement la position et la qualité des établissements voués à n'accueillir que les moins méritants qui sont aussi les moins favorisés socialement. A terme, si l'égalité des chances augmente, l'inégalité des conditions d'éducation augmente elle aussi. Quand on raisonne à l'échelle des quartiers difficiles, c'est bien pire. Imaginons que, demain, 10 % des jeunes de ces quartiers accèdent aux meilleures formations, ce qui serait parfaitement juste, ils quitteront ces quartiers qui, privés de leurs qualités et de leur dynamisme, s'enfonceront dans une situation bien plus dégradée encore. Les ghettos seront de plus en plus des ghettos, les vaincus seront d'autant plus amers et révoltés qu'ils seront blâmés de ne pas avoir saisi leur chance. On doit bien constater que les pays qui ont le plus résolument choisi ces politiques de discrimination positive sont parvenus à construire des nouvelles classes moyennes issues des catégories sociales les plus discriminées, tout en creusant les inégalités sociales. Comme l'a montré le socioologue William Julius Wilson (The Truly Disadvantaged, Chicago University Press, 1987), une partie des Noirs américains a accédé aux classes moyennes, ce qui est bien, mais la condition des ghettos noirs s'est sensiblement dégradée, ce qui l'est moins. On sait aussi que la part des femmes dans les élites s'est élevée sans que la situation moyenne des femmes dans le monde du travail se soit améliorée de façon parallèle : quelques filles accèdent à l'Ecole polytechnique, mais 61 % des emplois peu qualifiés et 82 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes.



L'attachement exclusif au modèle de la méritocratie scolaire affecte la fonction de l'école elle-même. Plus nous pensons que l'école est seule capable de définir le mérite et l'efficience professionnelle des individus, plus nous croyons qu'il est juste que le diplôme fixe le statut professionnel. Dieu sait si cette croyance est déjà forte en France, un pays qui croit plus dans les vertus professionnelles et civiques du boursier s'arrachant à son destin par ses vertus scolaires, que dans celles du self-made-man.



Or, plus les diplômes déterminent les parcours professionnels, plus ils ont une forte emprise, plus les élèves et leurs familles accentuent la compétition scolaire afin de creuser les petites différences scolaires qui feront les grandes différences sociales. Et plus l'école est perçue comme une compétition utilitariste continue, moins elle est égalitaire. En théorie, l'égalité des chances supposerait que les classes favorisées aient la courtoisie de demander à leurs enfants de laisser un peu de place aux nouveaux concurrents du mérite. Dans les faits, elles développent toutes les stratégies de distinction et toutes les manières de garder leurs avantages scolaires devenus indispensables à leur reproduction sociale.



Au bout du compte, on constate que plus les diplômes fixent les positions sociales et les revenus au nom de la méritocratie, plus la reproduction des inégalités sociales est forte : en France, où l'emprise des diplômes est élevée, 40 % du revenu des enfants est déterminé par celui des parents, alors que ce taux est de moins de 20 % en Suède, où le poids des diplômes est moins décisif.



Si l'on pense que l'école a pour vocation centrale de distinguer le mérite des élèves et si on croit que ce mérite est juste et décisif, la vie scolaire s'apparente à une vaste compétition distinguant progressivement les vainqueurs et les vaincus aux dépens des dimensions proprement culturelles de l'éducation. Les enquêtes internationales montrent que les systèmes scolaires qui adhèrent fortement à ce modèle sont aussi ceux dans lesquels les élèves ont le moins confiance en eux, sont les plus pessimistes et les moins confiants dans les institutions. De ce point de vue, la France est dans le peloton des pays les moins bien placés.



A terme, le parcours scolaire s'apparente à une longue compétition sportive dans laquelle on ne rejouerait pas les matchs, à une compétition cruelle parce que toute la vie en dépend. Dans ce cas, l'orientation négative, l'orientation par l'échec et la distance à la norme d'excellence méritocratique, devient la règle : on comprend que les élèves aient de moins en moins le moral et que beaucoup d'entre eux décrochent quand ils découvrent qu'ils sont engagés dans un jeu où ils sont sûrs de perdre. Comment ne pas voir aussi que ceux qui savent qu'ils perdront le match résistent à un sentiment d'humiliation diffus en retournant contre l'école la cruauté d'une conception de la justice sociale ?



Aujourd'hui, le modèle de l'égalité des chances méritocratique envahit presque totalement le débat scolaire. La critique ne cesse de mesurer l'écart entre cet idéal et les faits, pendant que les dirigeants justifient leur politique au nom de ce même idéal. On ne parle que des dispositifs de l'égalité des chances et que des mesures de soutien et de rattrapage étalonnés sur cette norme. Au bout du compte, tout le monde ou presque semble s'accommoder des inégalités entre les positions sociales et les formations scolaires tant que l'on croit que le mérite pourrait distribuer équitablement les individus dans l'échelle de ces inégalités. Plus personne ou presque ne parle de la vocation éducative et culturelle de l'école. La fascination pour l'égalité des chances, associée à la déploration continue de l'incivilité et du niveau des élèves, finit par tenir lieu de politique scolaire.



Si l'on ne peut contester frontalement un idéal de justice fondé sur l'égalité fondamentale des individus et sur leur droit à prétendre occuper toutes les positions sociales et professionnelles, il faut mesurer les conséquences d'un modèle devenu la référence ultime. Dans son principe même, l'égalité des chances méritocratiques ne limite en rien la formation d'inégalités scolaires et sociales, il ne crée aucune dette à l'égard des vaincus puisque ceux-ci n'ont pas de mérite. Et puis, savons-nous véritablement ce qu'est le mérite ? Il n'est pas impossible que le mérite ne soit qu'une fiction grâce à laquelle les inégalités des talents et de la naissance sont " blanchies" par l'école pour renaître comme les produits incontestables de la volonté et du courage. Il n'est pas certain non plus que les épreuves scolaires dégagent la totalité du mérite et que d'autres épreuves ne construiraient pas d'autres hiérarchies, ni plus ni moins justes.



Bien que l'égalité des chances soit incontestablement juste, elle ne produit pas fatalement une société meilleure et plus vivable. Il est plus facile de dégager une élite que d'améliorer le sort des perdants ; il est plus facile de distinguer quelques meilleurs que de promouvoir les plus faibles. Aujourd'hui, il semble plus aisé de promettre aux enfants d'ouvriers qu'ils échapperont à leur destin social, s'ils le méritent, que d'améliorer les conditions de vie et de travail des ouvriers.



Et plus les places sociales se font rares, plus on s'accommode des inégalités sociales du moment que le jeu des chaises musicales qui permet d'y accéder paraît équitable. Mais dans ce cas, au nom de l'excellence de l'égalité des chances et du mérite, on finit par accepter de vivre dans une société de plus en plus dure et compétitive. On finit aussi par oublier ce fait élémentaire : plus les inégalités entre les positions sociales sont fortes, moins il est possible de réaliser l'égalité des chances, car la distance à parcourir par ceux qui montent est grande , alors que ceux qui risquent de descendre ont trop à perdre pour ne pas tricher .



Afin d'atténuer les effets négatifs du monopole de l'égalité des chances et du mérite, il nous faut donc affirmer résolument la priorité de la réduction des égalités entre les positions sociales afin que l'égalité des chances ne se retourne pas contre elle-même et ne soit pas qu'une idéologie, une simple manière de rendre légitimes les inégalités sociales."

11 septembre 2001 : continuons à exiger une enquète indépendante.

Comme l'interview de la Télé Libre le rappelle, on reste toujours sans réponse sur certaines questions clés sur le 11 semptembre 2001. Une démocratie doit elle présenter la vérité ?












Les récents scoops augmentent-ils le doute ? :



mercredi 2 décembre 2009

Colocation : de nouveaux batiments pour une nouvelle expérience de la vie ensemble : l'entraide





Une expérience à développer ? à suivre !




"Jusqu’ici, la colocation était une solution un peu bricolée. On prend un grand appartement et on fait rentrer dedans autant de personnes qu’il y a de chambres. C’est simple et ça fonctionne… plus ou moins bien. Car les candidats sont de plus en plus nombreux mais l’offre, elle, n’évolue guère. Les colocataires doivent souvent se résoudre à se partager une salle de bain à cinq, à accepter une chambre ouverte sur le salon commun, à supporter les horaires pas toujours compatibles de l’autre, etc. Le jeune s’adapte. Les autres, beaucoup moins. L’association Habitat et Humanisme, qui travaille depuis plusieurs années sur l’habitat social partagé, a décidé de réfléchir à la question. De cette réflexion est né un projet concret : l’immeuble d’appartements partagés. Le premier du genre devrait sortir de terre l’an prochain dans le VIIe arrondissement de Lyon…



Entraide. La démarche est totalement inédite. «Comme il n’existait pas vraiment de modèle, nous sommes partis des envies des gens», résume Christian Bel Latour, qui dirige le projet. Les concepteurs ont d’abord circonscrit trois types de populations qui, pour des raisons différentes, cherchent à se mettre en ménage colocatif : les jeunes (étudiants, précaires, actifs), les familles monoparentales et les personnes âgées."

cliquer sur le lien ci dessus pour la suite de l'article



Grippe H1N1, presse et crépuscule de notre civilisation !

2 articles de Rue89 à méditer dans le contexte actuel ?






Pandémie H1N1 : une presse à prendre en grippe


S'il est une victime de taille de la grippe A H1N1, c'est bien l'honneur des médias. Comme aux beaux jours du référendum sur le projet de constitution européenne, ils s'en donnent à cœur joie dans la propagande à sens unique, relayant sans même plus de précaution, ni dans la forme, ni dans le fonds, la déjà pitoyable campagne de vaccination lancée par les « autorités » (sic) politiques.




Déchaînés, ils sont, ces pauvres poulets ! Que n'a-t-on lu et entendu, tous ces jours, en Une de tous leurs journaux, dans tous les titres de tous leurs communiqués ! La grippe porcine, couteau entre les dents, qui allait carrément (j'exagère à peine) attaquer les petits enfants.



Des manœuvres manifestes de désinformation

Et que je te pointe le nombre de morts (une poignée, dix fois moins que celui des victimes de la bonne vieille grippe de grand-mère ou des accidentés de la route).



Et que je te claironne la nouvelle ruée sur les centres de vaccination (officiellement 300.000 de plus en une semaine… sur plus de 60 millions d'habitants, 94 millions de doses de sérum, un exploit à coup sûr).



Et que je te dramatise en ergotant sans rien savoir sur les mutations menaçantes du virus ; en appelant à la réquisition de l'armée, du médecin de famille, de l'étudiant en médecine…



Pas le moindre examen, pas la moindre réflexion un tant soit un peu contradictoires. Sent-on une « légère réticence » de la population à aller se faire piquer, qu'ils envoient l'artillerie lourde de leurs « spécialistes » et autres trucologues pour river le caquet à ces trouillards. N'y aurait-il qu'un malheureux pékin à la porte du centre de vaccination que c'est lui qu'ils intervieweraient.



Bref, du bachelotage obséquieux dans le texte ! Même pas la peine d'appuyer nos affirmations par des exemples précis. PERSONNE ne peut échapper à leur rouleau-compresseur. Nous ne sommes même plus au niveau du déficit d'information, mais à celui de la désinformation avérée.



Une victime présentant bien d'autres pathologies de maladies dégénérescentes

Remarquez, ils n'en sont pas à leur coup d'essai.



On a rappelé l'épisode du référendum sur la constitution européenne. On pourrait citer des tas d'autres cas de manipulations aussi lourdingues, des tentatives de discréditer tous mouvements sociaux (par les micro-trottoirs d'usagers mécontents), aux farces comiques façon burqa menaçante, en passant par la soupe sarkozienne.



On pourrait rire de toutes ces pitreries. Ce serait oublier qu'ils sont parvenus à dénaturer et à pervertir jusqu'à notre démocratie elle-même. En filtrant et en écartant tous les grains des sables qui pourraient détériorer son fonctionnement bien pensant (c'est-à-dire « pensant » dans le même sens qu'eux et leurs maîtres). Honte !



Et ils accusent Internet de manipulations et de complots !



Une seule chose de rassurante dans leur naufrage : ils ne réussissent plus tous leurs sales coups. Ils s'étaient déjà sérieusement faits moucher lors du référendum de 2005. Ils sont en passe de prendre une autre gamelle avec cette histoire de vaccination.



Car manifestement la sauce ne prend pas. L'opération de vaccinations lancée tout récemment dans les établissements scolaires patine. Les queues et la longueur de l'attente aux portes des centres prévus à cet effet ne stigmatisent que l'incurie des services de santé à assurer correctement leur mission. Même sur un aussi faible nombre d'impatients patients.



La presse et les médias traditionnels se meurent, dit-on ? Faute de vaccin contre le ridicule et le grotesque, pas étonnant. Nul ne sait encore les dégâts qu'occasionnera la pandémie en cours dans les populations. Mais on constate au moins ceux qu'elle a déjà fait subir à ces tartuffes journaleux.

La pandémie H1N1, signe du crépuscule de notre civilisation
 


Bernard Dugué, ingénieur des mines, docteur en pharmacologie et docteur en philosophie, vient de publier l'essai HIN1 La pandémie de la peur (éd. Xenia). Il y livre une analyse sociologique et une perspective historique et philosophique à la pandémie. Rue89 lui donne la parole.




Dans mon livre, je prends appui sur les faits, à la fois scientifiques et sociétaux, tentant d'élucider les ressorts de ce qui paraît être un emballement de la machine sanitaire. Partons de l'actualité de ces derniers jours pour illustrer ma thèse.



Sur le plateau de Mots croisés (France 2) lundi 23 novembre, la ministre Bachelot expliquait que le conditionnement du vaccin en flacon de dix doses était lié aux contraintes du marché. Ni Yves Calvi, ni ses invités n'ont cru bon de contredire la ministre. Ce conditionnement résulte non pas du marché mais d'un choix technique dans la gestion sanitaire, avec une commande de 96 millions de doses assorti d'un plan de vaccination généralisé et orchestré avec des moyens logistiques sans précédent. Un esprit critique parlerait d'un acharnement thérapeutique. Pourquoi alors cette obstination ?



Quelques-uns ont parlé de théorie du complot ou de diktat des firmes pharmaceutique. Ce n'est pas sérieux et l'on voit bien comment une certaine opinion frondeuse peut réagir face à l'incompréhension de ce plan anti-grippe. Il reste deux réponses. La première est celle des autorités. La menace est bien réelle, il y a urgence sanitaire et l'incompréhension résulterait d'une mauvaise communication. La seconde repose sur une hypothèse forgée après une réflexion systémique. La machine sanitaire étant un système technique, elle va de l'avant une fois déclenché un processus.



Après le Téléthon, voilà le vaccinathon

Autant dire que cet épisode pandémique est révélateur de quelques pathologies de nos sociétés avancées, qu'elles soient occidentales ou asiatiques. Avec sans doute un excès dans l'application du principe de précaution. Dont la concrétisation se traduit par un mauvais choix technologique dans ce champ thérapeutique. Les plans contenus dans les tiroirs de l'expertise visaient en premier lieu une menace du type grippe aviaire. Ils n'étaient pas adaptés pour cette grippe H1N1.



La suite médiatique et sanitaire est assez évidente à analyser. Il faut produire une menace dans l'esprit des gens. Le procédé est classique. Quelques communiqués d'expertises à sens unique. Et puis des annonces répétitives de décès, de classes fermées et quelques images sélectionnées. Après le Téléthon, voilà le vaccinathon, 300 000 Français vaccinés, quel succès ! Le chiffre peut monter et atteindre le seuil de satisfaction ministériel. Et comme pour le Téléthon, rien de mieux que l'exhibition d'un cas particulier servant de déclencheur d'émotion.



Il n'est pas question de donner de l'argent mais d'offrir son bras à l'infirmière dans le gymnase prévu à cet effet. Pour inciter les Français à le faire, les médias peuvent éventuellement filmer une maman en pleurs suite à l'hospitalisation de sa fille mise sous assistance respiratoire. C'est un procédé très efficace, vu sur France3 ce mardi 24 novembre, dans le JT du soir.



On n'invite pas les passagers d'un bateau à prendre la barre



La menace pandémique a été surévaluée pour répondre aux besoins de la mise en route d'un plan national. Mais certaines données ne sont pas fiables : il n'est pas sûr que tous les cas d'hospitalisation soient liés à la grippe, des virus pulmonaires non grippaux et des bactéries peuvent très bien être impliquées. Les médias en ont-ils trop fait ?



Ce qu'on peut leur reprocher, c'est d'avoir occulté les avis contraires, comme celui du Dr Marc Girard. Mais cela aurait déclenché une belle confusion, un peu comme si les passagers d'un bateau venaient sur le pont pour indiquer au capitaine la barre à suivre !



Les autorités ont donc déclenché une menace pandémique qui ressemble à des événements d'un autre âge, comme la peur du démon et des sorcières, qui furent jugées et exécutées lors de l'inquisition qui vint aux XVIe et XVIIe siècles. Pourtant, ces sorcières étaient bien inoffensives. Hermann Broch avait vu dans cette chasse le signe d'une époque crépusculaire, avec une analyse fort savante sur l'hypertrophie de la théologie et la perte en rationalité qui en résultait.



Un troisième crépuscule de notre civilisation



Nous sommes sans doute au moment d'un troisième crépuscule. Si l'on admet que le crépuscule marqué par la démonologie signe la fin du dispositif théologique et de la sécurisation par l'Eglise. Et que le crépuscule marqué par le nazisme, le stalinisme et les sciences humaines matérialistes et raciales marque la fin du dispositif philosophique dévoyé et des jeux nationalistes d'Etat.



Nous voilà au seuil de cette grande énigme du XXIe siècle. Avec une interrogation : nos gouvernants sont-ils réellement en possession de la science ou bien tributaires des experts sanitaires ?



Je pose la question autrement. Les politiques ont-ils peur, sont-ils devenus fous ? Si tel est le cas, nos politiques ne sont pas si puissants qu'on ne le pense mais plutôt les vassaux des experts, en l'occurrence, de ceux de l'OMS. C'est une hypothèse. Il va de soi que d'autres ressorts se greffent. La panique pandémique présente un intérêt pour les profits de l'industrie sanitaire ainsi que les experts qui en ressortent renforcés à l'instar des chefs militaires du temps de Napoléon.



La thèse du crépuscule est donc la leçon philosophique qui s'impose. Chaque époque a ses priorités et ses dispositifs transcendantaux laissant accroire que si une question est résolue, tout va s'en suivre et que la société ira de son mieux. Nous avons cru que si les questions techniques fondamentales étaient résolues, tout irait dans le bon sens.



Déjà, Ellul et Habermas voyaient des problèmes en 1970. D'aucuns tels Fukuyama ont imaginé une ère post-humaine avec l'usage des prothèses bio-technologiques. Le protocole de Lisbonne a cru en un salut par l'économie du savoir et savoir-faire technologique. On a cru aux nouvelles technologies en 1998. On croit en une croissance verte. La leçon de cette pandémie, c'est que la profusion de dispositifs techniques peut engendrer plus de problèmes qu'elle n'en résout. Quand l'humanité se sera affranchie de cette « croyance technologique », une nouvelle époque émergera.



Photo : le logo du « Grippathon », novembre 2009 (Ga).

mardi 1 décembre 2009

Flashmobs à la pyramide du Louvre : du spectacle !

Flashmobs : Dailymotion : Danse à la pyramide du Louvre : agrandir l'image !
Mieux sur Youtube1 ou Youtube2

Enfin la video officielle..

Plus tard, les USA organisent une choré géante : 21 000 personnes sur Black Eye Peas vu du haut et vu du bas !  D'ailleurs ca donne des idées à des petits jeunes...

"La banquière se prenait pour Robin des bois"

"Objecteurs de conscience" du 21ième siècle ? ;-)



L'ex-banquière, âgée de 62 ans, a viré au total 7,6 millions d'euros pour permettre à des clients en difficulté d'éviter la clôture de leurs comptes courants, selon un porte-parole du tribunal d'instance de Bonn (ouest).




Afin que ses clients ne s'aperçoivent de rien, la banquière reversait progressivement les sommes d'argent sur leurs comptes d'origine.



Mais elle n'a pas pu empêcher la perte de 1,1 million d'euros, le découvert de certains clients étant trop élevé, lors de ses 117 opérations de cavalerie qui ont duré de décembre 2003 à février 2005.



Le tribunal a toutefois estimé que l'accusée, qui a reconnu les faits, avait agi "par pitié" et qu'il n'y a "aucun indice" suggérant un quelconque enrichissement personnel. Elle a en outre perdu son emploi et a tenté de rembourser une partie des dettes.



http://www.lematin.ch/actu/monde/banquiere-prenait-robin-bois-195202