samedi 21 novembre 2015
Comment le numérique peut aider la démocratie ?
Alors que la digitalisation des médias peut aboutir :
- au meilleur (l'école partout, le printemps arabe, Lwilli au Burkina, bientot en Chine ?)
- comme au pire (manipulations de masse : hoax, complotisme anti-élites, relativisme, sidération de l'instant, recrutement pro-Daesh, le FN au pouvoir),
le numérique peut-il atténuer ses propres défauts ?
La réponse est déjà en marche.
- Wikipedia est déjà un énorme progrès, où chacun peut facilement consulter l'état des connaissances avec un neutralité plutot respectée, une véracité plutot pas trop mauvaise.
- Des logiciels comme Trooclick vont permettre d'évaluer en temps réel dans le navigateur le taux de plausibilité et de consensus d'un article.
- Des initiatives tentent d'ajouter de la déontologie à l'information (http://www.lesindignesdupaf.info/fr, Acrimed, etc...)
Pour autant le citoyen n'a pas encore accès immédiatement à la méta-information car elle manque d'indexation grand-public.
Comment savoir en deux clics ce que pensent les sachants ? comment contextualiser ? quelles sont les controverses et les antithèses ?
Les biais restent nombreux et induisent souvent en erreur le néophyte lorsqu'il veut se faire une opinion en fonction de ses valeurs.
Les politiciens, les ONG, les journalistes et les citoyens l'ont bien compris et ne manquent pas d'imagination pour déformer les chiffres et explications.
Alors peut-on aider la démocratie à faire le tri ?
Comment trier le "trop" et le "pas assez" ? le lacunaire et le sur-représenté ? le fond de la forme ? le qualitatif du quantitatif ? l’obsolète de l'actualisé ?
Comment qualifier l'information ? la surcharger d'attributs utiles et didactiques ?
Le temps joue contre nous vu les leviers en présence. Comment accélérer l'élévation de l'instruction populaire ?
Proposition pour le monde digital: Il nous faut probablement mieux indexer la connaissance par des clés hypertexte donnant accès à plus de sens.
Ce serait l'objet d'un nouveau projet qu'on pourrait baptiser "DEMOS". Comme "Démocratie Structurée".
A l'instar des hautes technologies sémantiques déployées par les startup, voyons si nous pouvons permettre au citoyen d'organiser son savoir, comme lecteurs et producteurs liés par la connaissance.
Pourquoi pas en s'appuyant sur les fonds google ?
Voir https://www.digitalnewsinitiative.com/
Annexes :
http://www.frenchweb.fr/google-lance-un-fonds-de-150-millions-deuros-pour-les-projets-innovants-dans-les-medias/211182
http://googlefrance.blogspot.fr/2015/10/digital-news-initiative-un-fonds-pour.html?m=1
En anglais :
http://googlepolicyeurope.blogspot.co.uk/2015/10/digital-news-initiative-150m-innovation.html
http://googlepolicyeurope.blogspot.be/2015/04/lets-work-together-to-support-quality.html
https://www.digitalnewsinitiative.com/join-the-dni/index.html
Libellés :
democratie,
Demos,
Digital,
fond google,
information
jeudi 12 novembre 2015
A nos contemporains : Le Verbe tend à supplanter la Logique
Comme en 1793 ou 1917 ou en 1933, les "littéraires révolutionnaires"n'imposent-ils pas progressivement leur phraséologie face aux élites "rationalistes réformistes" (stigmatisés par l'appellation "technostructure" ?).
Ces derniers font moins rêver mais construisent patiemment un monde de progrès.
En voulant ré-enchanter le monde les prêtres de l'Eden le compromettent par une mauvaise orientation des ressources humaines.
Pourtant : "on ne peut raser un oeuf !" ;-)
Le péril brun monte, et ils disent que c'est justement parce qu'on ne va pas encore assez loin...
Humblement mais fermement, il ne faut plus tolérer une seconde leurs fausses utopies.
A cet effet, le service public audiovisuel doit désormais consacrer X% du PIB à expliquer aux électeurs comment il est possible de ré-apprendre à déployer une pensée critique : la télévision doit être subventionnée dans cette optique car les masses sont influençables.
Pas de la propagande, de l'éducation aux Lumières.
Règles de rigueur dans mon rôle de citoyen :
1 Je ne prends pas pour argent comptant une affirmation, un chiffre, j'instruis systématiquement à décharge. Le numérique me le permet désormais.
2 Je replace un fait dans sa globalité, quitte à réaliser que c'est l'inverse qui peut etre vrai. (pensée systémique de Palo Alto)
3 Maintenant que j'ai acquis un peu de savoir, je garde à l'esprit que je sais peu. Je n'affirme pas mais je questionne. Mais mon humilité ne m'entraine pas pour autant à douter de tout, comme un complot généralisé. Je recherche la nuance hors de la pensée binaire occidentale.
4 On ne parle jamais mieux inconsciemment que de ce qu'on est. Je m'attache donc à être congruent plutôt qu'à émettre des incantations envers le "nous devrions" et sur ce que je n'arrive pas à être moi-même.
5 Le budget de l'Etat est notre ressource commune, au coté du bénévolat. Son affectation doit être strictement proportionnelle aux mérites attendus, entre court et long terme, dans l'intéret général.
6 Tout est dans la dose : un danger peut paraitre dramatique et n'être en fait que négligeable. La peur ne doit plus me gouverner, et je dois hiérarchiser rigoureusement les réels périls et en déduire mes actes guidé par la science.
7 Je règle mon optimisme en fonction des plus démunis plutôt qu'aux plus nantis. Je me donne les moyens d'obtenir ce que souhaite; ce que je ne peux changer je l'accepte. Et je renonce au contrôle excessif des événements. L'empathie me garde des excès
8 Ne pas choisir c'est aussi choisir. La vie suppose le changement, l'immobilisme entraine l'usure par "frottement" grandissant avec le réel. La paresse et l'ignorance conduit à la souffrance.
La démocratie doit se définir des devoirs.
9 L'émancipation collective suppose l'assertivité individuelle.
Le stop and go politique empêchant l'efficience, un récit national doit nous permettre de vivre notre identité et fonder les conditions de soutenabilité de notre société.
10 L'amour reste la valeur centrale. L'irrationnel doit être respecté et avoir sa place comme composante humaine nécessaire. Sans compromettre l'émancipation en marche.
Libellés :
Citoyen,
democratie,
Lumières,
propagande,
science
dimanche 18 octobre 2015
Referendum PS : qui défend le non et pourquoi ?
Referendum veut dire respect des deux positions ?
Alors pourquoi seul le camp du Oui a droit de citer ?
N'est ce pas plutot une pétition qu'il fallait organiser ?
En effet, le risque n'est-il pas de pratiquer le chantage ?
On entend déjà : "Qui est contre le rassemblement contre le FN ?! Qui est contre le rassemblement de la gauche ?"
Au premier abord un électeur de gauche ne peut qu'etre pour le barrage et l'union contre le FN. JC Cambadelis sait donc que le Non ne peut gagner.
Et il est vrai que ce suffrage à l'avantage d'attirer l'attention du citoyen sur le risque de la division à gauche.
Autre avantage, en cas de grave défaite PS, il pourra accuser les autres et dire : on vous l'avait dit, "on a tout tenté !".
Mais quelles conséquences si le PS échoue en Nord pas de Calais ? En PACA ? Sauf erreur de ma part, on risque d'avoir à voter LR au second tour dans une union Républicaine ? Très éloigné effectivement de nos valeurs... Des conseillers FN à la proportionnelle ? Détestable. Mais n'est ce pas préférable que de cautionner la poursuite de l'échec de la direction actuelle du PS et ses gournements successifs ? (Meme si meilleure que le quinquenat précédant !). N'est ce pas mérité quand on ose mandater le sophiste Jeremy Rifkin pour incarner l'espoir de la région par ignorance coupable des intérêts de la France ?
Si cette stratégie de clé de bras avait été menée plus tot, un progressiste devenait premier secretaire et 2017 était gagnable sans EELV, et sans inciter à profiter d'un second tour PS / Le Pen grace à une defaite de Sarkozy au premier tour. Encore aurait-il fallu ne pas sous-traiter le recit national aux Verts comme horizon indépassable.
Ceci étant dit, étudions les motifs contradictoires qui peuvent motiver le Non.
2 motivations semblent apparaitre à gauche.
Qui s'en revendique au PS ?
Patrice Prat, soutien de Montebourg, pourrait être convaincu de l'une ou de l'autre vu son tweet : mais on sort toujours de l'ambigüité à ses dépends ;-)
@PatricePrat) | |
Désolé ! Malgré ma meilleure volonté, je suis incapable mes camarades, de participer à ce vote grotesque et malvenu #ReferendumUnite |
1) "Pas assez extreme gauche ou assez extreme écolo" est un premier motif possible.
C'est à dire "mieux vaut perdre les élections que cautionner un compromis."
C.Duflot a bien senti l'opportunité en étant dehors/dedans. Après avoir paralysé la politique sociale-progressiste, elle sent que la montée des populistes extrêmes en Europe pourrait voir le vent tourner. Et quoi qu'il arrive elle pourra se refaire une virginité politique en rappelant hypocritement : "ce n'est pas notre bilan !". Passons sur le fiasco de la loi Dufflot...
Sauf que je pense que l'écologie des Verts est surtout électoraliste. Cf leur fuite en avant sur le wifi et les ondes, le nucléaire, etc... En dehors de toute science. Et surtout de tout productivité sociale.
Quant à l'extreme gauche, la relance par la dette et la demande pour principale perspective n'est qu'une vision à courte vue. Par rapport à la rigueur actuelle, elle serait plus dangereuse encore sans les réformes préalables qui s'imposent. L'espagne le montre bien par comparaisons avec la Grèce.
Créer de la valeur est un préalable à la redistribution. L'Etat doit retrouver une ambition forte au coté du privé. Une vision qui éclaire et réussit la poursuite de notre émancipation.
2) "Trop conservateur et pas assez progressiste et interventioniste" est un second motif possible qui me semble plus légitime.
La Direction du PS noyautée depuis longtemps par les bobos alliés aux écolos (l'aile Aubry/Rossignol/Cambadelis/Désir/Hidalgo/Germain...) pour mieux affaiblir les socio-démocrates a lamentablement échoué sur le chômage, la fiscalité, la balance commerciale, les banlieues, la formation, le nord/sud, l'agriculture, l'industrie, les énergies fossiles, etc... Hollande n'a pu se défaire de cette influence et navigue à vue sans gouvernail pour la France. Dans le compomis mou. On se paye sur la bête, on ronge notre reste de capital. Presque aussi inexistant que Sarkozy quand on force le trait.
Changeons de logiciel ?
Pensez-vous... Ce serait avouer son erreur. Cherchons à échapper à la sanction ..! en imposant par "referendum" un petit arrangement électoral...
La presse de gauche s'autorise-t-elle à cette analyse en lui donnant la parole ?
Sa mise en cause actuelle par Michel Onfray, JF Kahn et d'autres nous fait nous interroger. Leur excommunication entourée d'anathèmes atteste de la pensée unique.
Pleine de préjugés, elle confond gauche et pensée binaire...
Pourtant de nombreux militants proposent d'autre voies plus efficaces. Et le PCF en a confirmé des nombreuses comme souhaitable.
Quelques exemples en annexe:
http://ressec.wordpress.com/about
http://InvestirePourLemploi.wordpress.com/about
jeudi 2 juillet 2015
Petit manuel de survie d';un pronucléaire à qui un dubitatif demande des sources convaincantes à lire...
S’il ne fallait en lire qu’1 :
« Du muscle à l’atome » (Marcel
Boiteux) : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2011
S’il fallait en lire 3 :
« L’énergie nucléaire » (Hervé
Nifenecker - SLC) http://www.sauvonsleclimat.org/lenergie-nucleaire/35-fparticles/1604-lenergie-nucleaire.html
« Faut-il sortir du nucléaire ? » :
(Jean-Marc Jancovici – Manicore) : http://www.manicore.com/~pascalrene/documentation/centrale_serre.html
S’il fallait en lire 5 :
·
Les déchets : (« C’est pas
sorcier » sur AEPN) : Video : http://aepn.blogspot.fr/2013/01/video-cest-pas-sorcier-le-nucleaire.html
·
« Centrales : Le
démantèlement est possible et parfaitement maîtrisé, la preuve dans cet article
! » (Bruno Comby - AEPN) http://aepn.blogspot.fr/2013/11/centrales-demantelement-impossible-on.html
S’il fallait en lire 7 :
« La vaste supercherie de l’excès de
cancer en Corse qui serait du à Tchernobyl » (Stephan Savarese – SLC-AEPN-RESSEC) https://ressec.wordpress.com/2013/08/07/la-vaste-supercherie-de-lexces-de-cancer-en-corse-qui-serait-du-a-tchernobyl/
"Transition énergétique : Le probleme
de l’énergie est résolu !" (Jean-Philippe Brette - SLC-AEPN-RESSEC) http://blogs.mediapart.fr/blog/nikopol/270114/transition-energetique-le-probleme-de-lenergie-est-resolu
S’il fallait en lire 10 :
"Le watt utile pour évaluer le coût des sources d’électricité (PH) http://www.energie-crise.fr/spip.php?article90
« Idée reçue n°48 : « Le prix de l’EPR de GB est supérieur à celui de l’éolien terrestre » (JP Brette)
· « Les réacteurs naturels d’Oklo (Gabon) : 2 milliards d’années avant Fermi » (Bertrand Barré – SLC) http://www.sauvonsleclimat.org/climat-environnement/geo-ingenierie/les-reacteurs-naturels-doklo-gabon-2-milliards-dannees-avant-fermi.html
Complément 2016:
« Si un avion fonce
sur une centrale, le béton sera à peine écorné et il y aura pas de conséquences
insurmontables : vrai ou faux ? » (B. Comby)
6 tweets sur les idées reçues.
https://twitter.com/ouinuc/status/1115554568497258496?s=19
Pour en savoir plus :
Libellés :
antinucléaire,
arguments,
atome,
Pronucléaire,
sources
samedi 27 juin 2015
Réthorique environnementaliste ou progressiste ? Choisissons l'anticipation durable.
A l'instar de cet article sur Yves Cochet, nous sommes régulièrement confrontés à la pensée unique d'écolos ...peu écologiste finalement.
Je m'explique succinctement.
Les écolos n'ont qu'un mot à la bouche : décroissance.
Cette approche morale culpabilisante me semble plus proche de la résignation par avance que de l'esprit des lumières.
L'écologie n'est elle pas l'art de l'harmonie entre la vie et son milieu ?
L'Homme n'a-t-il pas progressé depuis 3 siècles ?
La décroissance forte ne pourrait être que brutale et risquer un nouveau moyen-age tant les replis s'avèrent traditionnellement radicaux.
Non le choix n'est pas entre scientisme et archaisme.
Entre croissance et décroissance. Noir ou blanc.
Une voie du milieu s'offre à nous:
L'anticipation durable.
Tel un Saint Simon convaincu que l'intelligence et l'action sont source de progrès, nous devons retrousser nos manches et continuer à faconner l'Homme et le monde pour leur réalisation.
Approfondir les acquis, corriger les excès. C'est en accédant aux outils du savoir qu'on pourra s'émanciper.
Dans quel but ? Avec quelle méthode, quels moyens ?
La psychologie en est surement à ses balbutiements mais promet un fort potentiel.
L'humanité est percluse de névroses (au moins) de superstitions et d'effets nocébo. Il faudra probablement 5 siècles pour que l'éducation dote la majorité de la population de conditions matérielles aptes à libérer le temps nécessaire pour élever ses aptitudes émotionnelles et cognitives. Les nouvelles technologies aidant.
Les moyens ?
La technologie nous a profité, quel ingrat hypocrite peut le nier ? Poursuivons ce chemin sans nous perdre. L'hubris nous incite à croire que nous pouvons intervenir avec succès dans tous le domaines. La systémique va nous apprendre plus de prudence dans notre quete promettéenne. OGM, vaccins, gaz de schistes, nombreux sint les domaines où une approche simpliste serait contreproductive.
La nature s'accomode d'un rythme de changement qu'on devra respecter.
Bien sur de nombreuses dérives sont à rectifier. Matérialisme et individualisme, aculturation en matière de santé et de nature, sensualité et émotionalisme, etc...
Plusieurs axes recellent de gros potentiels de progrès.
Santé, éducation, énergie...
En matière de santé, physique et mentale, des indices se renforcent dans une certaine cacophonie.
Chercher #NouvelleSanté sur Twitter.
Des clés partielles et exigeantes se proposent à nous. Comment se réapproprier sa santé en remettant la médecine symptomatique à la place qui lui convient. Naturopathie, regenere, CNV, orient... Notre quête futile et ignorante, pilotée par nos instincts appelle à s'élever en qualité humaniste.
Education: "Ecole changer de Cap" donne 13 axes essentiels encor peu explorés.
Energie:
L'enjeu de l'énergie, et notamment de l'électricité nucléaire comme appui aux renouvelables comme le solaire, peut être associé à l'émancipation humaine par l'optimisation de ses ressources. Eau, santé, emploi, démocratie, tout en dépend. L'efficacité du mix doit primer. Sa sécurité peut etre acceptable et durable.
Les fins : permettre d'élever le QI et le QE de l'humanité. Donc en rarefiant les guerres, facteurs de régression collective : par la diminution des luttes pour les ressources fossiles.
Concretement le projet #NegatepMonde (#NegatoeWorld en anglais) est une piste sérieuse pour conjurer le probable effondrement à venir. Remplacer 10 000 centrales fossiles par 7 000 centrales nucléaires de 4ème génération dans un délai de 50 ans est la seule solution pour sauver l'equilibre matériel de l'Humanité et le climat.
En savoir plus : http://sauvonsleclimat.typepad.fr/le_blog_de_lassociation_s/2014/11/oser-le-nucléaire-pour-trouver-la-solution-au-problème-climatique-.html
Citation :
Quand on a demandé à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour l'effort de guerre, il a répondu : "Alors pourquoi nous battons-nous ?"
mercredi 27 mai 2015
Lettre au président Hollande, 27 mai 2015
Une lettre de 1942 toujours d'actualité ...un peu corrigée.
http://www.pierrebrossolette.com/textes-de-pierre-brossolette/lettre-au-general-de-gaulle/
- l'absence d'initiatives pour un conseil de presse et l'indépendance financière des médias.
http://www.pierrebrossolette.com/textes-de-pierre-brossolette/lettre-au-general-de-gaulle/
2015,
Mon Président,
Je ne vous adresse pas cette lettre par la voie hiérarchique.
C'est une lettre privée — ce qui ne veut pas dire que ce soit une lettre
personnelle: je ne vous l'écris que dans la mesure où je me sens responsable
envers la masse de ceux à qui j'ai garanti le chef de la France combattante, en
mettant à votre disposition, ici comme en France, tout ce que je possède: mon
nom, mon crédit sur une partie de l'opinion, mes relations avec des hommes de
tous les partis français et de presque tous les partis étrangers.
Plusieurs
fois en trois ans je
me suis senti très loin de vous.
Il ne s'agit pas en ce moment de la conception, qui nous est
commune, des nécessités de la reconstruction française. Cette conception, je la
défendrai toujours et partout à côté de vous avec ferveur, avec violence contre
toutes les attaques et toutes les manoeuvres.
Mais il s'agit de la pratique quotidienne par laquelle vous vous
efforcez de préparer cette reconstruction. Il s'agit, davantage encore, de
l'image que cette pratique nous permet de nous former à l'avance de votre
pratique.
Peut-être serez-vous surpris qu'elle soit mise en cause. Il
entre dans votre système de nier la
critique, d'en nier la valeur, d'en nier la
réalité même. Cette critique, il faut pourtant que vous sachiez qu'elle est à
peu près générale, et que, dans la mesure où vous en repoussez ce qu'elle peut
avoir d'utile et de bien-fondé, vous diminuez la force avec laquelle nous
combattons, chaque jour, âprement, ce qu'elle a d'absurde, de mensonger et de
haineux.
Je vous parlerai franchement. Je l'ai toujours fait avec les
hommes, si grands fussent-ils, que je respecte et que j'aime bien. Je le ferai
avec vous, que je respecte et aime infiniment.
Car il y a des moments où il faut que quelqu'un ait le courage
de vous dire tout haut ce que les autres murmurent dans votre dos avec des
mines éplorées. Ce quelqu'un, si vous le voulez bien, ce sera moi. J'ai
l'habitude de ces besognes ingrates, et généralement coûteuses.
Ce qu'il faut vous dire, dans votre propre intérêt, dans celui
de la France combattante, dans celui de la France, c'est que votre manière de
traiter les hommes et de ne pas leur permettre de traiter les problèmes éveille
en nous une douloureuse préoccupation, je dirais volontiers une véritable
anxiété.
Il y a des sujets sur lesquels vous ne tolérez aucune contradiction,
aucun débat même. Ce sont d'ailleurs, d'une façon générale, ceux sur lesquels
votre position est le plus exclusivement affective, c'est-à-dire ceux
précisément à propos desquels elle aurait le plus grand intérêt à s'éprouver
elle-même aux réactions d'autrui. Dans ce cas votre ton fait comprendre à vos
interlocuteurs qu'à vos yeux leur dissentiment ne peut provenir que d'une sorte
d'infirmité de la pensée ou du patriotisme. Dans ce quelque chose d'impérieux
que distingue ainsi votre manière et qui amène trop de vos collaborateurs à
n'entrer dans votre bureau qu'avec timidité, pour ne pas dire davantage, il y a
probablement de la grandeur. Mais il s'y trouve, soyez-en sûr, plus de péril
encore. Le premier effet en est que, dans votre entourage, les moins bons
n'abondent que dans votre sens; que les pires se font une politique de vous
flagorner; et que les meilleurs cessent de se prêter volontiers à votre
entretien. Vous en arrivez ainsi à la situation, reposante au milieu de vos
tracas quotidiens, où vous ne rencontrez plus qu'assentiment flatteur. Mais
vous savez aussi bien que moi où cette voie a mené d'autres que vous dans
l'Histoire, et où elle risque de vous mener vous-même.
Or il s'agit de la France. Vous voulez en faire l'unanimité. La
superbe et l'offense ne sont pas une recommandation auprès de ceux qui sont et
demeurent résolus à vous y aider. Encore moins en seront-elles une auprès de la
nation que vous voulez unir. Parlons net, nous qui connaissons bien ses
réactions politiques: elle a eu beau
vous réserver l'accueil délirant que nous évoquons parfois; vous ruinerez en trois ans votre crédit auprès d'elle si vous persévérez dans votre
comportement présent.
Vous savez que cette ruine serait du même coup celle de nos
espoirs, qu'elle serait la ruine même des possibilités que la France a
retrouvées grâce à vous. C'est pourquoi je me permets de vous supplier de faire
sur vous-même l'effort nécessaire, pendant qu'il en est temps encore. Je ne
parle pas de moi, que vous avez le droit de considérer comme peu de chose. Mais
vous avez des commissaires nationaux, vous en avez de bons; vous avez des
collaborateurs; de bons collaborateurs; vous avez dans les services des hommes
qui se sont volontairement réfugiés dans l'obscur ou le médiocre. Il faut que
vous ayez avec eux des rapports humains, que vous sollicitiez leur conseil, que
vous pesiez leurs avis. Les grands chefs de gouvernement l'ont toujours fait.
Surtout ceux qui se sentaient le plus sûrs d'eux-mêmes. Ils ne se diminuaient
pas ainsi. Ils se grandissaient. Vous m'objecterez vos difficultés, la
nécessité de faire la guerre électorale,
de faire la révolution sociale. Mais
c'est justement dans l'adversité qu'il faut le plus se contrôler soi-même; car
elle est une terrible école d'amertume, et l'amertume est la pire des
politiques.
Peut-être vous étonnerez-vous de me voir vous parler avec cette
liberté, et sur le ton d'un homme s'adressant à un autre homme. Je pourrais
vous répondre qu'il s'agit là de politique, et que dans ce domaine je suis
peut-être un des Français qui possèdent le plus d'expérience sur ces sujets. Mais là n'est pas le
problème. Nous n'en sommes pas à mesurer les mérites, les talents,
l'intelligence et les situations. Ce sont nos consciences qui sont en cause. Et
une conscience peut toujours parler d'égale à égale à une autre conscience.
Si je vous ai néanmoins choqué par la liberté de mon propos, je
vous prie de bien vouloir m'en excuser. Je ne l'ai fait que par sincérité, à
cause de l'attachement profond que je vous porte […].
Je crois que vous me comprendrez.
Et je vous prie d'agréer, mon Président, l'assurance de mon très grand respect, et d'une
affection plus grande encore.
Jean- P.B.
Ces sujets, chacun
pourra les désigner.
Moi, je n’en citerai
que trois :
Au lendemain du dramatique vote à l'assemblée de la loi pour le #PLTECV:
- l’absence de projet industriel associé à la décarbonation de l’énergie par plus de nucléaire et de la
chaleur renouvelable,
A la veille d'un congrès PS où aucune motion n'a osé des propositions à la mesure des enjeux:
- l'absence d'émancipation dans la santé, exclusivement confiée à l’industrie phramaceutique- l'absence d'initiatives pour un conseil de presse et l'indépendance financière des médias.
A vous d'ajouter les vôtres ?
jeudi 22 janvier 2015
#PS Pierre Dard: "SARKOZY romp l'unité nationale"
Y"Il est très important de se pencher sur la réalité de la société française avant de lancer ces quelques accusations gratuites glanées ça et là, dans le bus, au coin d'une rue, sur nos lieux de travail … avant de s'engager dans un discours populiste de "guerre de civilisation"
Ceux que nous appelons « musulmans » sont en effet des personnes issues de mondes parfois bien différents les uns des autres. Que peut-il y avoir de commun entre un animiste sénégalais, un chiite septimain de Bombay, un hanbalite wahhabite d'Arabie Saoudite, un chaféite d'Indonésie…
La réalité chrétienne française est tout aussi compliquée. L'évolution des pensées au XVIe siècle, avec des personnalités aussi complexes que celles de Marguerite de Navarre, la sœur du roi François Ier, jusqu'à la révolution française marquée par la pensée de Martin Luther, ou la cristallisation calviniste dans le midi de la France devraient nous porter à appréhender un peu mieux cette complexité. Il serait tout aussi absurde de nier l'influence du judaïsme, du bouddhisme, … ou de la poussée agnostique dans la société française.
Dire que la religion principale est en France le catholicisme, ne peut pas signifier non plus que ses préceptes religieux, sont partagés par la majorité de la population. En effet, toutes religions confondues, le taux de pratique religieuse est relativement faible sur l'ensemble du territoire. Ajoutons à cela que selon une enquête effectuée en 2008-2009 par l'INED, 45 % des Français métropolitains âgés de 18 à 50 ans se déclaraient sans religionAlors réjouissons-nous que la France soit un État laïque depuis la loi de séparation des Églises et de l'État du 9 décembre 1905, l'objectif étant de respecter la liberté de conscience et la pratique de toutes les religions. Nous ne connaissons pas de meilleur outil pour garantir l'unité nationale. Pourtant nous sommes loin de voir les choses ainsi, que ce soit en Europe ou dans le monde.
Cela explique peut-être que certaines personnalités comme Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, aient pu s'exprimer avec autant de légèreté au cœur de la basilique Saint-Jean-de-Latran, en 2007.En accusant la laïcité de couper la France de ses racines chrétiennes, Nicolas Sarkozy a saucissonné la France en autant d'allumettes incendiaires. Il a réintroduit les guerres de religion au cœur du discours institutionnel, nous ramenant à ces terribles époques de guerres fratricides. N'a-t-il pas dans sa grande envolée lyrique, consacré la supériorité du prédicateur sur celle de l'instituteur ? Rappelez-vous ces paroles : "Dans la transmission des valeurs et de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le prêtre ou le pasteur (...) parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance."
Aujourd'hui Nicolas nous place dans une "guerre de civilisation"L'unité nationale ne peut se satisfaire d'un tel refus d'admettre l'existence d'idées, de croyances et d'opinions différentes de la chrétienté. Cela s'appelle de l'intolérance."
Le 22/01/2015
Pierre Dard
Membre du Conseil Fédéral du Gard du Parti Socialiste
Inscription à :
Articles (Atom)